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Ukraine : deux responsables amnistiés après la violente dispersion d'une manifestation

Ukraine : deux responsables amnistiés après la violente dispersion d'une manifestation

L'opposition ukrainienne a dénoncé mercredi l'amnistie de deux hauts responsables, dont le maire de Kiev, accusés d'avoir ordonné la violente dispersion d'une manifestation fin novembre, estimant que le pouvoir préparait ainsi un nouvel assaut contre les contestataires.

Les poursuites contre le chef adjoint du Conseil de sécurité nationale Volodymyr Sivkovitch et le chef de l'administration municipale de Kiev, Olexandre Popov, ont été abandonnées dans le cadre de la loi d'amnistie, a souligné le parquet de Kiev.

Les deux hommes ont été inculpés d'abus de pouvoir pour avoir poussé le chef de la police à user de la force.

"La clôture d'enquêtes contre Popov et Sivkovitch signifie que le pouvoir prépare une épreuve de force" contre les manifestants, a déclaré le parti de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko dans un communiqué.

"Le pouvoir montre ainsi aux représentants des forces de l'ordre qu'il n'abandonne pas ceux qui violent la loi en exécutant ses ordres", selon la même source.

Le parti Oudar de l'ex-boxeur Vitali Klitschko, un des dirigeants de l'opposition, a pour sa part exigé mercredi la libération immédiate des manifestants, "victimes de l'arbitraire judiciaire".

"Les manifestants se retrouvent derrière les barreaux et les poursuites contre eux ne sont non seulement pas abandonnées, mais requalifiées pour qu'ils encourent des peines plus lourdes. Les militants sont pris en otages", a souligné Oudar dans un communiqué.

"Le procureur requiert 15 ans de prison contre un homme parce qu'il avait des pneus dans le coffre de sa voiture. Dans le même temps, Popov et Sivkovitch (...) sont amnistiés", poursuit Oudar, dénonçant le "cynisme" du pouvoir.

Des manifestants ont brûlé des pneus pendant les heurts fin janvier rue Grouchevski dans le centre de Kiev pour créer un rideau de feu en vue de les séparer des policiers antiémeute.

La police antiémeute avait, dans la nuit du 29 au 30 novembre, dispersé de manière violente une manifestation sur le Maïdan, place centrale de Kiev, faisant des dizaines de blessés dont de nombreux étudiants.

Cette opération a déclenché une vague de protestation sans précédent.

La place de l'Indépendance, Maïdan, est depuis près de trois mois occupée par des manifestants de l'opposition et entourée de barricades.

Les manifestations nées en novembre du revirement en faveur de la Russie du pouvoir au détriment d'un rapprochement avec l'Union européenne, ont évolué en une contestation du régime du président Viktor Ianoukovitch.

Après les violents heurts fin janvier ayant fait au moins quatre morts et 500 blessés, le Parlement a voté une amnistie faisant dépendre le sort des manifestants arrêtés de la libération des bâtiments publics occupés par les contestataires.

L'opposition a rejeté les termes de cette amnistie qui est entrée en vigueur le 1er février et qui expirera le 15 février si les conditions ne sont pas remplies.

Selon le parquet général, six bâtiments publics sont toujours occupés par les manifestants en Ukraine dont la mairie de Kiev et plusieurs centres administratifs dans l'ouest de l'Ukraine.

neo/thm/bds

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