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Le naufragé du Pacifique réclame la tranquillité avant de retrouver son village au Salvador

Le naufragé du Pacifique réclame la tranquillité avant de retrouver son village au Salvador

Le naufragé salvadorien José Salvador Alvarenga, qui affirme avoir dérivé 13 mois seul dans l'océan Pacifique, a souhaité qu'on le laisse tranquille mercredi, au lendemain d'un retour très médiatisé dans son Salvador natal.

Le miraculé se trouvait mercredi dans "un état de santé proche de la normale", a déclaré à la presse la ministre salvadorienne de la Santé Maria Isabel Rodriguez après s'être rendue à son chevet mercredi à l'hôpital San Rafael de Santa Tecla, près de la capitale San Salvador.

Dans l'après-midi, le ministère de la santé a diffusé un bref message vidéo du rescapé, qui était resté muet mardi soir face aux dizaines de journalistes venus l'accueillir à l'aéroport.

"Je vais bien", a déclaré le rescapé de 37 ans, rasé de frais, les cheveux courts et les joues rondes, allongé sur son lit d'hôpital

"Je veux qu'on me laisse tranquille. Je ne veux pas être pressé par les médias, je ne veux pas leur parler. Je veux être seul avec ma famille, qu'on me laisse le temps de me rétablir avant de m'exprimer, parce que maintenant je ne suis pas en état de donner des explications", a-t-il simplement déclaré.

Peu après son arrivée à l'hôpital mardi soir, il avait reçu la visite de ses parents ainsi que de sa fille âgée de 14 ans, qu'il n'avait pas vus depuis huit ans. Ces derniers le croyaient mort jusqu'à sa réapparition le 30 janvier sur la côte des îles Marshall, dans le Pacifique.

Interrogé sur la durée de l'hospitalisation du naufragé, le docteur Manuel Bello, chef de l'équipe médicale qui garde M. Alvarenga en observation, a indiqué mercredi que le feu vert médical dépendrait "davantage de son état psychologique que physique".

Mercredi matin, M. Alvarenga a mangé une galette de maïs au fromage, il a marché et a pris un bain, mais à un moment il a aussi pleuré, a raconté le médecin.

Selon son récit, qui laisse dubitatifs certains spécialistes, le naufragé a erré en mer pendant 13 mois suite à une avarie de moteur survenue en décembre 2012 sur son petit bateau de pêche au large du Chiapas (sud du Mexique).

Il est réapparu fin janvier aux îles Marshall, à 12.500 km de son point de départ, en haillons, amaigri, barbu et les cheveux longs, les genoux éraflés, affirmant aux médias locaux avoir survécu en mangeant des oiseaux, des poissons et en buvant du sang de tortue ainsi que son urine.

Un régime qui aurait eu raison de son équipier, un jeune homme de 24 ans, décédé au cours des premiers mois de leur odyssée.

Revenant mercredi sur l'aventure de M. Alvarenga, la ministre a raconté que le rescapé lui avait confié "avoir quasiment perdu tout espoir de revenir" car les équipages de plusieurs bateaux ayant croisé sa route s'étaient invariablement contentés de le saluer au lieu de le secourir.

"Il demandait de l'aide et faisait des signes avec les mains, mais personne ne lui est venu en aide". Un des bateaux a même "failli détruire sa petite embarcation en passant très près de lui", a rapporté la ministre.

Une fois libéré par les médecins, le miraculé doit rejoindre son petit village côtier de Garita Palmera, à 120 km au sud-ouest de San Salvador, qu'il avait quitté il y a 15 ans pour tenter sa chance aux Etats-Unis, avant de s'établir sur la côte de l'Etat du Chiapas, dans le sud du Mexique.

Sur place, les habitants attendaient de pied ferme leur héros après avoir suivi son arrivée à la télévision dans une ambiance festive, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dans l'humble maison de ses parents, Maria Julia Alvarenga et Ricardo Orellana, de nombreux oncles, tantes et cousins étaient en pleins préparatifs pour son arrivée. A l'extérieur, sur un chemin poussiéreux habituellement emprunté par les pêcheurs de Garita Palmera, des dizaines de journalistes guettaient le moindre mouvement.

"Ce qui nous intéresse maintenant est de savoir s'il est malade (...) ils ne nous ont pas encore dit s'il avait quelque chose de grave. Nous prions tous pour qu'il se remette vite", expliquait à l'AFP une de ses tantes, Abigail Portillo.

"Savoir qu'il est enfin là est déjà une grande émotion. Pour nous c'est le héros de la mer, qui ne s'est pas laissé faire, qui s'est battu. Nous sommes heureux de pouvoir le retrouver", témoignait de son côté Jorge Ramirez, jeune pêcheur de 22 ans.

bur-ag/jeb

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