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La Grande Guerre de A à Z

La Grande Guerre de A à Z

De A comme Automutilation à Z comme Zeppelin, voici un abécédaire de la Première guerre mondiale, dite "Grande guerre":

- AUTOMUTILATION: pour échapper au front, certains soldats s'infligent des blessures. Ces mutilations volontaires, qui se multiplient au début de la guerre, sont passibles du peloton d'exécution si elles sont reconnues comme telles.

- BLEU HORIZON: couleur de l'uniforme français adopté après la bataille de la Marne en septembre 1914 pour rompre avec la visibilité désastreuse des pantalons rouge garance. En face, le "feldgrau" ("gris de campagne") est la couleur de l'uniforme allemand. Les Britanniques optent, eux, pour le brun kaki.

- CHAR: le "char d'assaut" apparaît durant le conflit. Il est appelé "tank" par les Anglais, les premiers à l'utiliser dans la Somme en septembre 1916. Les chars français Renault jouent un rôle militaire décisif en 1918, alors que l'Allemagne a négligé cette nouvelle arme à laquelle elle ne croyait pas.

- DARDANELLES: détroit contrôlant l'accès à Constantinople (aujourd'hui Istanbul) et à la mer Noire, fermé par la Turquie au début de la guerre. Churchill lance en février 1915 une expédition navale puis terrestre franco-britannique pour forcer le passage, établir la liaison avec la Russie et contraindre l'empire ottoman à la paix. C'est un échec meurtrier, qui fera 180.000 morts côté allié.

- EMPIRES: les cinq plus grands empires mondiaux -britannique, austro-hongrois, allemand, russe et ottoman- s'affrontent. Seul l'empire britannique survit à la guerre. L'empire russe est renversé par la Révolution bolchévique de 1917 et les trois autres démantelés par les traités d'après-guerre.

- FRATERNISATION: c'est à Noël 1914 que les cas de fraternisations spontanées entre lignes ennemies sont les plus fréquents (Français-Allemands mais plus encore Britanniques-Allemands), avec échanges de victuailles, de tabac ou d'alcool.

- GRIPPE ESPAGNOLE: cette pandémie mondiale, plus meurtrière que la guerre, fait de 1917 à 1919 entre 20 et 40 millions de morts, selon les estimations des historiens. Elle achève de décimer et traumatiser la population européenne.

- HECATOMBE: le premier conflit mondial cause des pertes militaires estimées à près de 10 millions de morts et plus de 20 millions de blessés, soit près de la moitié des 70 millions de soldats mobilisés. Plusieurs conflits européens régionaux feront encore des millions de morts entre 1919 et 1923.

- IDENTIFICATION: ensemble des éléments portés par le soldat -notamment deux plaques d'identité rigoureusement identiques autour du cou- pour l'identifier en cas de blessure ou de mort. Des centaines de milliers de corps demeureront malgré tout non identifiés.

- JOURNAUX DE TRANCHEE: petites gazettes de guerre apparues dès le début de la guerre de position. Encouragées par la hiérarchie militaire, elles sont un des rares lieux d'expression relativement libre reconnu aux soldats.

- KAMERAD: les soldats allemands, en se rendant, lèvent les bras en criant "kamerad !", d'où l'expression française argotique du front: "faire camarade", qui signifie "se rendre volontairement".

- LOGISTIQUE: l'approvisionnement en vivres et munitions, pendant quatre ans, de centaines de kilomètres de front est l'un des grands défis de cette guerre industrielle d'un type nouveau. La "Voie sacrée" par laquelle des milliers de camions parviennent à ravitailler quotidiennement les troupes françaises durant la bataille de Verdun illustre l'importance vitale de la logistique.

- MUTINERIES: elles éclatent par vagues en 1917, touchant entre 30.000 et 90.000 soldats en France, selon les historiens. Des révoltes et insubordinations se produisent aussi dans les autres armées (russe en 1917, allemande ou austro-hongroise en 1918).

- NO MAN'S LAND: l'expression, apparue fin 1914, désigne depuis lors l'étendue de terrain ravagée et inhabitée entre deux lignes adverses.

- OBUS: plus de 1,3 milliard d'obus sont tirés durant le conflit, illustrant la place essentielle prise par l'artillerie dans la guerre moderne. Les bombardements causent 70% des victimes militaires, et font apparaître une nouvelle pathologie psychiatrique, appelée "obusite " par les Français et "shell-shock" par les Britanniques pour désigner les traumatismes allant de l'amnésie à la démence.

- POILU: surnom des soldats français, qui ne peuvent guère se raser dans les tranchées. Le mot désigne dès le 19e siècle, dans l'argot militaire, un soldat endurant et courageux, associant pilosité et bravoure. On parle des "Sammies" pour les soldats américains, des "Tommies" pour les Britanniques, des "Diggers" pour les Australiens et les Néo-Zélandais, des "Jass" ou "Piottes" pour les Belges, des "Landser" ou "Feldgrau" pour les Allemands et des "Mehmetçik" pour les Turcs.

- Q.G. (Quartier général): lieu éloigné du front où les états-majors décident du sort de millions d'hommes.

- REPARATIONS: les "réparations de guerre" imposées à l'Allemagne par le Traité de Versailles sont fixées en 1921 à 132 milliards de marks-or. Elle précipitent l'effondrement économique de l'Allemagne, et sont annulées en 1932 après avoir empoisonné les relations européennes de l'après-guerre.

- SDN (Société des Nations): créée par le Traité de Versailles en 1919, elle constitue la première tentative d'organisation de sécurité collective de la communauté internationale. Mais les Etats-Unis, initiateurs du projet, refusent d'y participer et cet ancêtre de l'ONU siègeant à Genève ne parvient pas à empêcher la Seconde guerre mondiale.

- TRANCHEES: la guerre s'enlise fin 1914 et les combattants s'enterrent pour se protéger des bombardements. C'est la guerre de tranchées, ces boyaux de deux mètres environ de profondeur, protégés par un parapet et des barbelés, qui deviennent le symbole de la Grande guerre.

- UNION SACREE: terme employé pour la première fois le 4 août 1914 par le président français Raymond Poincaré pour qualifier le soutien de toutes les forces politiques à la guerre. Elle se manifeste dans tous les pays, notamment en Allemagne ou l'on parle de "Burgfrieden" (paix civile).

- VERDUN: cette bataille (février-juin 1916) est le symbole de la Grande Guerre pour les Français qui ont résisté à une offensive majeure des Allemands. 770.000 soldats français et allemands y sont tués ou blessés. Pour les Britanniques ou les Allemands, c'est plutôt la bataille de la Somme et ses 1,2 million de victimes, la même année, qui marquera les mémoires.

- WILSON (Thomas Woodrow): le président américain fait entrer en 1917 les Etats-Unis dans la guerre, et pose en principe le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Sous son influence, le Traité de Versailles créé notamment la SDN.

- X: soldat non identifié retrouvé mort sur le champ de bataille. Ils seront des centaines de milliers. Pour leur rendre hommage, un "Soldat inconnu" français est inhumé sous l'Arc de Triomphe, à Paris en janvier 1921. La Grande Bretagne a pris la même initiative quelques semaines plus tôt, et beaucoup d'autres pays établiront ensuite un monument à leur "soldat inconnu".

- YPERITE (ou "gaz moutarde"): gaz de combat nommé ainsi en référence à Ypres (Belgique), où il est utilisé pour la première fois par les Allemands en juillet 1917. C'est déjà à Ypres que les Allemands ont recours pour la première fois, en avril 1915, à une arme chimique -du chlore- sur un champ de bataille.

- ZEPPELIN: du nom de leur constructeur, le comte de Zeppelin, ces grands dirigeables rigides et peu maniables sont utilisés par les Allemands pour des bombardements sur Bruxelles, Paris et Londres. Mais ils jouent un rôle militaire négligeable, supplantés dans les airs par l'aviation naissante qui se développe rapidement durant le conflit.

frd/lma/phv

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