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JO-2014 - A Sotchi, le soleil chauffe la montagne mais pas l'ambiance

JO-2014 - A Sotchi, le soleil chauffe la montagne mais pas l'ambiance

Il faisait jusqu'à 15 degrés mercredi au pied des montagnes de Sotchi chauffées par un soleil printanier apprécié par la foule, mais le ciel bleu ne change rien au manque de ferveur autour des jeux Olympiques entamés depuis bientôt une semaine.

A la station de Rosa Khoutor, point de départ des télésièges menant aux épreuves de ski alpin, freetstyle et snowboard, les deux allées séparées par la rivière Mzymta sont bien fréquentées mercredi après-midi. Mais la plupart des personnes qui déambulent semblent surtout être des journalistes, des bénévoles ou des gens de l'organisation.

Quelques amateurs de sport regardent l'écran géant qui retransmet les compétitions sur la place centrale entièrement grillagée, accessible uniquement via un portique de sécurité.

La veille au soir, un concert d'un groupe russe a réuni seulement quelques dizaines de personnes, tandis que les allées longeant la Mzymta était quasi désertes. Les quelques cafés-restaurants étaient peu fréquentés, hormis le seul pub plein. Mais où est donc l'ambiance des jeux Olympiques?

A Sotchi pourtant, que ce soit au pied des montagnes ou au bord de la mer Noire, les installations sont neuves, modernes, illuminées le soir, facilement accessibles grâce aux navettes gratuites en place jour et nuit, mais il manque quelque chose: la ferveur.

"Je n'ai pas l'impression d'être à des jeux Olympiques", déclare la journaliste italienne Donatella Scarnati, qui a déjà couvert de nombreux JO, notamment les derniers Jeux d'hiver à Vancouver (2010) et à Turin (2006).

"Je ne vois pas beaucoup de supporteurs, en tout cas moins que d'habitude. C'est dommage, car ici tout est nouveau, les volontaires sont très gentils, et même ceux de la sécurité sont gentils, mais il n'y a pas d'ambiance, et ça, ça ne s'achète pas", dit-elle en référence aux gigantesques travaux réalisés à Sotchi pour accueillir ces jeux les plus chers de l'histoire avec des dépenses totales de 37 milliards d'euros (50 milliards de dollars).

Les immeubles de Rosa Khoutor ont poussé comme des champignons, à l'image des grands hôtels, quelques magasins et restaurants de la petite station inaugurée il y a trois ans.

A quelques kilomètres de là, de nombreuses constructions ont émergé à Krasnaïa Poliana pour accueillir des membres de l'organisation et de nombreux professionnels des médias. Mais l'ambiance des Jeux n'est pas vraiment au rendez-vous.

Une animation mercredi après-midi sur la grande place a attiré une vingtaine de jeunes devant des hauts-parleurs crachant une musique assourdissante.

Les mesures de sécurité sans précédent dans l'histoire olympique prises par les autorités russes pour assurer le bon déroulement de ces Jeux, afin de faire face aux menaces d'attentats d'islamistes du Caucase, ne sont pas de nature à favoriser l'affluence d'amateurs de sports d'hiver. Les forces se font pourtant aussi discrètes que possible.

A 40 km de là, dans le parc olympique d'Adler au bord de la mer Noire, qui accueille les épreuves sur glace (patinage, hockey, curling), le public se promène dans une ambiance bon enfant et printanière dans les vastes allées qui entourent la flamme olympique et la place centrale des médailles.

Un public composé en très grande majorité de Russes, mais aussi d'étrangers (Suisses, Canadiens, Américains...), et qui a déboursé 200 roubles (soit environ 4 euros) pour accéder au parc et profiter de ses animations (groupes folkloriques, spectacles vivants...) avant d'accéder aux compétitions.

"C'est très joli, tout le monde est vraiment amical et accueillant", estime une Américaine de 21 ans, Gracie Clapp-Taylor, qui fait partie de l'équipe américaine de skeleton mais spectatrice à Sotchi.

"Il y a une super énergie qui se dégage dans le parc", renchérit Jay Boyce, un étudiant canadien de 20 ans, vêtu d'un sweat à capuche aux couleurs du Canada.

Le coup d'envoi mercredi soir du tournoi masculin de hockey sur glace, sport le plus populaire en Russie, devait attirer des milliers de supporteurs supplémentaires et un public festif.

De quoi donner un coup de fouet à l'ambiance, du moins à l'intérieur de la "forteresse" olympique.

bur-bfi/pga/el

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