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Migrants: connivence entre policiers et trafiquants au Soudan et en Egypte (HRW)

Migrants: connivence entre policiers et trafiquants au Soudan et en Egypte (HRW)

Des officiers des services de sécurité au Soudan et en Egypte ont agi de connivence avec des trafiquants accusés de torturer des migrants érythréens et de les détenir pour obtenir une rançon, a affirmé mardi Human Rights Watch.

Des victimes ont accusé les trafiquants de viols sur des hommes et des femmes, d'avoir recouru aux électrochocs et causé des brûlures sur les organes génitaux et autres parties du corps au fer rouge, à l'aide d'eau bouillante ou de plastique en fusion, selon un communiqué de l'ONG basée à New York.

La région désertique s'étendant de l'est du Soudan à travers l'Egypte jusqu'à la péninsule du Sinaï est un des axes principaux de trafic de migrants africains en quête d'emplois, empruntée notamment par des milliers d'Érythréens qui cherchent à se rendre en Israël.

HRW dit avoir répertorié 29 cas depuis 2010, selon lesquels des victimes accusent des officiers des services de sécurité soudanais et égyptiens de faciliter les abus commis par les trafiquants plutôt que de sauver les victimes.

"L'Égypte et le Soudan doivent mettre fin à la torture et à l'extorsion (de fonds) pratiquées à l'encontre des Érythréens sur leur territoire, et poursuivre les trafiquants ainsi que tout responsable de la sécurité qui s'est associé à eux", a affirmé dans un communiqué Gerry Simpson, chercheur sur les réfugiés au sein de HRW.

Il n'était pas possible dans l'immédiat de joindre des responsables égyptiens ou soudanais pour commenter ces accusations.

Le rapport de HRW se fonde sur les témoignages de 37 Érythréens interrogés par l'ONG et 22 autres questionnés par une ONG en Egypte.

HRW a aussi affirmé avoir parlé à deux trafiquants, l'un d'eux admettant avoir torturé plusieurs dizaines de personnes.

Les Érythréens ont raconté à HRW avoir été interceptés par la police soudanaise dans la localité de Kassala (est) proche de la frontière, qui les a détenus arbitrairement et remis aux trafiquants, notamment dans des commissariats.

Certaines des victimes ont également raconté avoir vu des officiers des services de sécurité égyptienne agissant de mèche avec des trafiquants aux points de contrôle dans la région très sécurisée du canal de Suez mais aussi dans les maisons de trafiquants.

Des victimes disent encore avoir été torturées par les trafiquants égyptiens qui cherchaient à extorquer à leurs familles des sommes allant jusqu'à 40.000 dollars.

tgg/feb/vl

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