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Le Portugal passe avec succès un nouveau test des marchés

Le Portugal passe avec succès un nouveau test des marchés

Le Portugal a réussi mardi son retour sur les marchés avec un emprunt très attendu à dix ans, qui a suscité une forte demande des investisseurs, à trois mois de la fin de son programme d'assistance financière internationale.

Le pays a levé 3 milliards d'euros, alors que la demande a été plus de trois fois supérieure, atteignant 9,8 milliards d'euros, a annoncé l'Agence portugaise de la dette. Le taux de l'emprunt s'est situé à 5,112%.

Ce coût est bien inférieur à celui obtenu lors de la dernière émission similaire réalisée en mai 2013, qui s'était inscrit à 5,669%.

Après une première émission à cinq ans couronnée de succès en janvier, le Portugal a une nouvelle fois prouvé sa capacité à séduire des investisseurs qui le comptaient il y a quelque temps encore parmi les "parias" de la zone euro.

Signe du retour de la confiance, 83% de la demande provenait d'investisseurs internationaux, notamment scandinaves et du Benelux.

"La forte demande pour la dette portugaise à long terme est un signal très positif pour le pays. Et pour les investisseurs, la rentabilité est également assez attractive", a commenté à l'AFP Filipe Silva, analyste de Banco Carregosa.

L'opération tombe à pic alors que la troïka des créanciers du pays (UE-FMI-BCE) retournera à Lisbonne le 20 février pour débuter une nouvelle mission de contrôle et préparer la sortie du programme.

Comme lors de son emprunt à cinq ans réalisé début janvier, qui lui avait permis de lever 3,25 milliards d'euros, le Portugal a profité de la nette baisse des ses taux d'emprunt.

Sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise, les taux à dix ans du Portugal sont passés fin janvier en dessous des 5%.

Un retour régulier sur les marchés est une des conditions exigées par Bruxelles si le Portugal veut demander à l'issue de son plan de sauvetage une ligne de crédit de précaution à laquelle il peut avoir recours en cas de besoin.

"Le pays a prouvé sa capacité à retrouver un plein accès aux marchés. L'horizon s'est dégagé pour le Portugal", a estimé Jésus Castillo, analyste de Natixis.

Pour lui, le Portugal "n'aura pas besoin d'une ligne de crédit de précaution" et pourra ainsi suivre l'exemple de l'Irlande, qui s'est affranchi fin décembre de la tutelle de ses créanciers sans recourir à une nouvelle aide européenne.

L'écart des taux entre les deux pays reste cependant considérable: l'Irlande avait en effet levé début janvier 3,75 milliards d'euros à dix ans à 3,543%, soit un point et demi inférieur au taux portugais de ce mardi.

"Il est trop tôt pour opter pour un programme de précaution ou une sortie à l'irlandaise", a d'ailleurs tempéré Miguel Frasquilho, député du parti de centre droit au pouvoir (PSP).

Prudent, le Portugal a eu à nouveau recours à un emprunt syndiqué, qui permet de limiter les risques en se finançant directement auprès de quelques banques sélectionnées à l'avance.

Grâce à sa nouvelle émission, le pays pourra couvrir l'ensemble de ses besoins de financement pour 2014, avant même la fin de son programme d'assistance de 78 milliards d'euros prévue le 17 mai.

Le Portugal avait déjà fait des incursions sur les marchés à long terme en janvier et mai 2013, mais avait été brusquement freiné dans son élan par la crise politique en juillet. La coalition de centre droit au pouvoir avait failli éclater et les taux d'emprunt s'étaient envolés.

Depuis, le gouvernement a resserré les rangs et le contexte économique s'est nettement amélioré. Le taux de chômage, certes aidé par un contexte de forte émigration, a baissé à 15,3% au dernier trimestre 2013, et l'économie a renoué avec la croissance.

bh/lf/bir

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