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Les stars et la diplomatie américaines ne font pas toujours bon ménage

Les stars et la diplomatie américaines ne font pas toujours bon ménage

La très glamour Scarlett Johansson est devenue pour certains "l'image de l'apartheid israélien", Dennis Rodman entre en clinique après avoir quitté la Corée du Nord, Kim Kardashian a été chahutée après avoir twitté son amour pour Bahrein.

Quand les stars s'aventurent sur le terrain souvent piégé de la diplomatie, il revient aux diplomates et aux militants des droits de l'homme d'essayer de limiter les dégâts.

Néanmoins, nombreux ont été ceux qui ont utilisé leur notoriété, et quelquefois leur fortune personnelle, pour dénoncer avec succès les atteintes aux droits de l'homme et autres atrocités, comme Bob Geldorf, Bono, George Clooney ou encore Angelina Jolie.

"Ils comprennent les problèmes, quelquefois aussi bien si ce n'est mieux que des professionnels de l'humanitaire", affirme Brian Dooley, directeur de campagne à l'association Human Rights First. "Dans certains contextes, ils peuvent débattre et militer aussi bien que les associations", dit-il.

Mais le problème survient quand d'autres, quelquefois naïvement, acceptent de gros contrats qui peuvent être utilisés pour redorer l'image d'une société controversée ou d'un régime dictatorial.

Qui dit notoriété dit responsabilité et les stars sont particulièrement scrutées, dit M. Dooley: "Je les plains. Si vous êtes une personnalité et que vous voulez utiliser votre notoriété pour une bonne cause, le terrain est piégé. Ceux qui le font bien devraient être applaudis", dit-il.

Ainsi, Scarlett Johansson a décidé de ne plus être ambassadrice pour Oxfam, alors que l'ONG humanitaire britannique a jugé "incompatible" sa promotion de la société israélienne Sodastream, établie dans les colonies juives dans les territoires, avec son rôle humanitaire.

L'ancien champion de basketball Dennis Rodman s'est lui aussi retrouvé accusé de pactiser avec le dictateur nord-coréen Kim Jung-un, qu'il appelle "mon ami".

Au grand dam du département d'Etat, qui tente de faire libérer le missionnaire américain Kenneth Bae enprisonné en Corée du Nord, le basketteur avait laissé un temps entendre que l'Américain pouvait être coupable, avant de se rétracter.

En 2012, la star de télé-réalité Kim Kardashian avait été très critiquée pour un tweet sur sa visite à Bahrein. "Tous les Américains doivent venir visiter le pays", avait-elle écrit, oubliant apparemment la féroce répression de l'opposition à la monarchie régnante.

"Je comprends que les gens au département d'Etat en deviennent fous de rage", assure Robert Thompson, professeur spécialisé dans les médias à la Syracuse University, "ils suivent une politique, ils doivent contrôler de nombreux paramètres dans un monde très complexe".

Les stars devraient penser à se renseigner, avant d'aller vers des destinations lointaines un peu exotiques.

L'an dernier, la chanteuse Jennifer Lopez avait dû faire amende honorable après avoir chanté +Happy birthday+ au peu démocrate dirigeant turkmène Gourbangouly Berdymoukhammedov.

Elle n'y serait pas allée si elle avait su "qu'il y avait des problèmes de droits de l'homme", avait ensuite indiqué une porte-parole de la chanteuse.

"Les Kardashian et la jet-setteuse Paris Hilton ramassent beaucoup, beaucoup d'argent en prétendant être stupides, je ne crois pas une minute qu'elles le soient", assure M. Thompson.

Aller dans ces pays "requiert une logistique complexe, il est difficile de croire que lors des préparatifs, personne n'entende rien sur ces questions", ajoute-t-il.

Toutes ces stars devraient être guidées lors de leurs déplacements par des militants sur le terrain, ajoute-t-il, un peu comme au temps où les visites des musiciens de rock ont permis de commencer à fendiller le Rideau de fer.

jkb/ff/rap/all

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