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L'opposition ukrainienne se prépare à manifester dimanche

L'opposition ukrainienne se prépare à manifester dimanche

L'opposition ukrainienne se prépare à une nouvelle grande manifestation à Kiev dimanche, alors que le mystère demeure entier sur le contenu de l'entretien des présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Viktor Ianoukovitch vendredi soir à Sotchi.

Les partis d'opposition ont appelé à un rassemblement dimanche à midi sur la place de l'Indépendance, occupée par les contestataires et entourée de barricades depuis plus de deux mois. Ils ont annoncé des interventions de leurs trois dirigeants, Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk et Oleg Tiagnybok, suivies d'un concert.

Samedi, l'AFP a pu recueillir des précisions sur l'Ukrainien qui avait tenté de détourner un avion sur Sotchi au moment où MM. Poutine et Ianoukovitch y assistaient à l'ouverture des JO d'hiver. A la veille de son geste, l'homme, proche de la contestation, avait apparu "perturbé" à un responsable d'un parti d'opposition.

La rencontre des deux présidents a donné lieu à un communiqué laconique à Moscou, le service de presse de la présidence ukrainienne l'ignorant complètement. L'opposition, qui en redoutait le résultat, est elle aussi restée muette sur la question.

Cet entretien "au stade" en marge de l'ouverture des JO de Sotchi vendredi soir était le premier pour les deux hommes depuis l'octroi par Moscou d'une importante aide économique à l'Ukraine, après la suspension par le gouvernement ukrainien d'un accord d'association avec l'Union européenne.

M. Ianoukovitch est rentré samedi en Ukraine, où ses adversaires appellent à une nouvelle grande manifestation dimanche sur le Maïdan, la place centrale de Kiev occupée depuis fin novembre et entourée de barricades.

La Russie a accordé le 17 décembre à Kiev, au bord d'un défaut de paiement, des crédits de 15 milliards de dollars dont trois milliards ont été déjà versés, ainsi qu'un rabais d'un tiers sur le prix du gaz russe livré à l'Ukraine.

Moscou a suspendu le versement de la prochaine tranche de son plan de sauvetage au "peuple frère" en attendant de voir plus clair dans l'évolution politique du pays, dont le Premier ministre Mykola Azarov a démissionné la semaine dernière.

Son successeur n'a toujours pas été désigné par M. Ianoukovitch accusé par l'opposition d'aller consulter Vladimir Poutine sur le futur chef du gouvernement.

Le ministre russe des Finances Anton Silouanov a lié samedi l'octroi de cette nouvelle tranche de 2 milliards de dollars à l'acquittement de la dette ukrainienne pour le gaz russe livré en 2013 et en janvier qui s'élève à 3,29 milliards de dollars.

Les Occidentaux ont annoncé cette semaine préparer de leur côté une aide économique à l'Ukraine tout en reconnaissant qu'elle aurait du mal à égaler l'offre russe et dépendrait de l'introduction de réformes douloureuses.

Entretemps l'agence de notation Fitch Ratings a dégradé d'un cran la note souveraine de l'Ukraine, à "CCC" contre "B-", assortie d'une perspective négative en raison de l'approfondissement de la crise politique dans le pays depuis novembre.

La banque centrale d'Ukraine a pour sa part introduit vendredi des limitations des achats de devises étrangères, pour tenter d'enrayer le plongeon de la monnaie nationale.

L'économie de l'Ukraine est affectée par la contestation qui a dégénéré en janvier, des heurts faisant au moins quatre morts et 500 blessés.

Cette semaine, le Parlement a débattu sans grand succès sur une réforme constitutionnelle réduisant les pouvoirs présidentiels au profit du Premier ministre et du Parlement, réclamée par l'opposition.

Cherchant apparemment à réduire les tensions, les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont annoncé samedi clore une enquête ouverte en décembre pour "tentatives de prise de pouvoir".

Le SBU a en revanche indiqué enquêter sur la "menace de commettre un acte terroriste" après la tentative d'un Ukrainien de détourner vendredi un avion de ligne turc sur Sotchi où "se trouvaient Poutine et Ianoukovitch qui, selon lui, ont du sang sur les mains".

Selon Ivan Vartchenko, le numéro deux du parti d'opposition Batkivchtchina dans la région de Kharkiv, ville d'où est originaire le pirate de l'air Artem Kozlov, et qui le connaissait, ce dernier lui a paru récemment "perturbé" et a dit vouloir "sauver" le président Viktor Ianoukovitch, "otage", à ses yeux, de son homologue russe Vladimir Poutine.

Sur la page Facebook de Kozlov, on trouve plusieurs photos qui le montrent sur le Maïdan, haut lieu de la contestation à Kiev, et en compagnie de personnalités de l'opposition. Dans un des rares textes qui y sont affichés, il accuse M. Ianoukovitch de violer la Constitution ukrainienne et l'appelle à démissionner.

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