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Centrafrique : premières patrouilles franco-centrafricaines dans Bangui

Centrafrique : premières patrouilles franco-centrafricaines dans Bangui

Des soldats français de la force Sangaris en Centrafrique ont commencé samedi à patrouiller avec des gendarmes et policiers centrafricains armés dans Bangui, où les pillages et exactions se poursuivent dans plusieurs quartiers, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"On a besoin de vous. C'est vous qui connaissez les zones dans lesquelles vous allez patrouiller et aussi les gens qui peuvent être fauteurs de troubles", a expliqué le général Francisco Soriano, commandant de Sangaris, aux gendarmes et policiers.

Dans son uniforme noir, kalachnikov en bandoulière, le lieutenant de gendarmerie Alphonse Daudet Guéret fait partie du 3e escadron de 120 hommes --policiers et gendarmes-- mis à disposition de Sangaris pour mener des opérations de sécurisation dans la capitale centrafricaine.

"Nous sommes heureux d'aider Sangaris à rétablir la sécurité, nous connaissons bien le terrain", déclare le lieutenant Guéret, visiblement fier de reprendre du service, onze mois après la prise de pouvoir par le chef de la rébellion Séléka Michel Djotodia, qui a démissionné le 10 janvier.

Les uniformes comme les fusils ont été fournis par la gendarmerie centrafricaine, mais la prime journalière d'alimentation versé aux hommes (2000 francs CFA par jour soit 3 euros) est payée par la France.

"C'est déjà ça", souffle un gendarme, alors que les salaires des agents de l'Etat n'ont pas été payés depuis près de cinq mois.

La patrouille --10 policiers et gendarmes centrafricains et 27 soldats français-- déambule sans incident, sous les yeux parfois éberlués et quelques rires des habitants, surpris de voir revenir des gendarmes et policiers dans les rues de Bangui, d'où ils avaient disparu début décembre, avec le déclenchement de l'opération Sangaris.

"Allez, du courage!", crie un homme à l'adresse des gendarmes.

Le chef de section français, le lieutenant Hugues, parachutiste du 8e Rpima de Castres (sud-ouest), explique que le secteur de la patrouille a été choisi car "des ressortissants français ont dit avoir été menacés".

Devant sa villa, Bernard Andraye, commissaire de police à la retraite, explique que des hommes se sont présentés chez lui la veille en se disant anti-balaka (milices chrétiennes), mais "ce n'était que des voleurs". "Ils avaient des machettes et un fusil, m'ont pris 150.000 FCFA (230 euros) et mon téléphone". "Les gens du quartier sont sortis et les agresseurs ont pris la fuite", explique-t-il.

Le chef de la force africaine en Centrafrique (Misca), le général Martin Tumenta Chomua, a menacé de son côté samedi les groupes armés de recourir à la force pour arrêter assassinats, lynchages et pillages qui se poursuivent à Bangui et en province en toute impunité.

alc/mc/de

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