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JO-2014 - Les Jeux de Sotchi s'offrent une cérémonie d'ouverture à leur démesure

JO-2014 - Les Jeux de Sotchi s'offrent une cérémonie d'ouverture à leur démesure

Les jeux Olympiques d'hiver de Sotchi, les plus chers de l'histoire, se sont offert une cérémonie d'ouverture à leur démesure: spectaculaire, impressionnante dans ces chiffres et ses effets, mais un peu angélique jusqu'au kitsch dans son ambition de montrer l'histoire russe sous son meilleur jour.

Quelque 9000 personnes dont 3000 artistes, 22,5 tonnes de feux d'artifice, la cérémonie de ces Jeux en or (37 milliards d'euros), organisée dans un stade olympique Fisht flambant neuf à un lancer de pierre de curling de la mer Noire, a été au rendez-vous de ce qui est le plus grand événement international en Russie depuis la chute de l'URSS en 1991.

Après une pré-cérémonie un peu poussive, où seuls les Choeurs de l'Armée rouge ont réussi à réchauffer le public en entonnant leur version de "Get Lucky" des Daft Punk, le stade Fisht s'est définitivement emballé lors du décompte menant à 20h14, l'heure officielle de la vraie cérémonie.

Le public a d'abord été fasciné par l'apparition d'îles flottantes représentant les différents paysages de Russie, des volcans du Kamtchatka aux forêts de l'Oural, en passant par la toundra et le lac Baïkal.

Puis le sol du stade s'est ouvert afin que les athlètes puissent faire leur entrée, un globe projeté sur la scène permettant aux concurrents de sortir directement du coeur de leur pays.

Le concepteur de la cérémonie Konstantin Ernst, homme de télé, avait voulu que cette partie aille vite. Elle a été emballée aux pas de course sur fond de techno hyper rythmée: un demi tour de stade et direction les tribunes.

La première des 88 nations représentées, la Grèce, a reçu un vibrant accueil, ainsi que les pays amis de la Russie: Belarus, Kazakhstan, Ouzbekistan et surtout Ukraine, alors que le président Ianoukovitch était dans les tribunes aux côtés de Vladimir Poutine, malgré les troubles à Kiev.

La Norvège, le Canada et la France ont été ovationnés.

Les petits pays comme la Jamaïque et son équipage de bobsleigh affectueusement appelé Rasta Rockett, le Venezuela et son porte-drapeau bondissant, le skieur Antonio Pardo, ont été acclamés dans une atmosphère festive, avant que le stade n'explose à l'entrée des Russes, derniers à faire leur apparition.

Le public n'a pas boudé son plaisir quand trois chevaux immenses ont ensuite amené le soleil sous la voute du stade Fisht, baigné de neige artificiel. La troïka longue de 65 mètres à laissé sa place à des structures gonflables que n'auraient pas renié Disney, en hommage à la cathédrale Saint-Basile d'Ivan le Terrible.

La grande armée de Pierre le Grand a fait sursauter l'arène olympique avec ses coups de canons. La Révolution de 1917 a fait trembler le public avec ses grondements: une locomotive gigantesque s'est matérialisé sous le toit du stade sur fond de musique triomphante. La faucille et le marteau --seule évocation de la période soviétique dans ce tableau édulcorée de l'histoire de la Russie-- ont pu aussi se faire une place de choix grâce une arrivée héroïque que n'aurait pas renié Stakhanov.

"J'ai adoré notre évocation de l'histoire. C'est notre héritage. Aujourd'hui on essaie d'oublier la période soviétique, mais c'est notre histoire", a apprécié Marina, 24 ans, qui a avoué être devenue "folle", comme tout le public à l'arrivée des athlètes russes.

Le spectacle a ensuite dû céder aux nécessités protocolaires. Dans son premier discours d'ouverture, en tant que président du CIO, Thomas Bach a insisté sur l'importance du vivre ensemble "sans discrimination" et a demandé aux dirigeants politiques de ne pas faire passer leurs messages "sur le dos de leur athlètes", référence aux absences remarquées de certains dirigeants.

Dans le froid du stade, il a alors passé la parole à Vladimir Poutine pour que le président russe déclare les Jeux ouverts avant un déluge de feux d'artifice tirés depuis le Parc olympique. Un spectacle que regrette Anastasya, venu exprès de Samara à 200 km: "J'ai adoré la troïka, mais nous n'avons pas vu les feux d'artifices depuis le stade! Quel dommage!"

Après l'"orage", le vent frais venu du large s'est alors vraiment fait sentir avant que Maria Sharapova, fille de Sotchi, n'emmène la flamme tant attendue dans le stade pour ouvrir un ballet de champions russes qui a pris fin avec la transmission du flambeau à l'ancienne patineuse Irina Rodnina et la légende du hockey Vladislav Tretyak, ovationnés.

Les deux champions ont alors allumé la vasque et le Parc olympique s'est s'enflammé dans un feu d'artifice géant à faire trembler jusqu'à Pyeongchang (Corée du Sud), où auront lieu les JO d'hiver en 2018.

mam/jr

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