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Syrie: accord humanitaire sur Homs, violences à Alep

Syrie: accord humanitaire sur Homs, violences à Alep

Le régime syrien et l'ONU ont conclu un accord prévoyant la sortie "imminente" de centaines de civils des quartiers rebelles de Homs assiégés depuis plus de 600 jours par l'armée, ainsi que l'entrée d'une aide humanitaire vitale pour les habitants pris aux piège.

Alors que le conflit en Syrie s'apprête à entrer dans sa 4e année, les violences, qui ont déjà fait plus de 136.000 morts, ne montrent aucun signe de répit et le sort des nouvelles négociations entre régime et opposition prévues le 10 février à Genève reste inconnu.

Après de multiples tentatives, les rebelles ont pris jeudi le contrôle de la majorité de la prison centrale d'Alep (nord), la deuxième du pays, libérant des centaines de détenus, selon une ONG syrienne. Ailleurs à Alep, le régime poursuivait ses raids aux barils d'explosifs tuant près de 250 personnes en cinq jours.

Considérée comme "la capitale de la révolution" contre le régime de Bachar al-Assad, la ville centrale de Homs a fait l'objet d'un accord entre le gouverneur Talal Barazi et le coordinateur résident de l'ONU Yaacoub Helou, "garantissant la sortie imminente des civils innocents de la vieille ville (...) et l'entrée d'aides humanitaires pour les civils qui ont choisi de rester", selon l'agence officielle SANA.

Environ 3.000 personnes sont prises au piège à Homs.

Si cet accord entre en vigueur, il s'agira du premier geste humanitaire du régime depuis la fin du premier round de négociations fin janvier à Genève sous l'égide du médiateur international Lakhdar Brahimi.

M. Brahimi avait alors annoncé avoir obtenu du régime la promesse de laisser sortir les civils assiégés. Mais les belligérants s'étaient ensuite accusés de bloquer ce processus.

Abou Ziad, un militant présent dans une zone assiégée de Homs, a déclaré à l'AFP via Internet, que "de nombreuses familles veulent partir" de Homs, la troisième ville de Syrie qui a payé au prix fort son opposition au régime.

L'armée assiège depuis juin 2012 les quartiers tenus par les rebelles à Homs, y rendant les conditions de vie effroyables. Aux bombardements quasi-quotidiens s'ajoutent la pénurie de nourriture et de matériel médical.

Plus au nord, à Alep, les brigades rebelles d'Ahrar al-Cham et du Front Al-Nosra lié à Al-Qaïda "ont pris le contrôle de 80% de la prison centrale et libéré des centaines de prisonniers", a déclaré le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Selon lui, "au moins 20 soldats et 10 rebelles ont été tués à ce stade" et les combats se poursuivent entre soldats et rebelles dans la prison, la deuxième du pays, où sont détenus près de 3.000 personnes -des islamistes, des militants et des mineurs.

En revanche, la télévision d'Etat a affirmé que "l'armée avait mis en échec une tentative des groupes terroristes d'attaquer la prison".

Toujours à Alep, le régime poursuivait ses raids aériens aux barils d'explosifs sur les quartiers rebelles. Depuis samedi, 250 personnes, en majorité des civils dont 73 enfants, y ont péri, a indiqué l'ONG.

Alors que l'armée syrienne appuyée par le mouvement libanais Hezbollah a marqué des points ces derniers mois en s'emparant de bastions rebelles notamment à l'est d'Alep, le Front islamique -importante coalition de rebelles- et le Front Al-Nosra ont appelé "tous les combattants rebelles" à se "mobiliser" et demandé aux résidents dans les "zones occupées" par le régime de s'éloigner des bases et des points de contrôle gouvernementaux qui seront des cibles.

Le régime contrôle le littoral de l'ouest du pays, la capitale Damas, malgré des combats à sa périphérie, et a récemment progressé dans l'Est, qui continue néanmoins en grande partie de lui échapper.

Outre l'Est, les rebelles contrôlent le Nord mais y affrontent des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qu'ils accusent d'exactions.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, un allié de l'opposition présent à l'ouverture de la conférence sur la Syrie en Suisse, a reconnu que le régime marquait des points dans le conflit mais qu'il "ne gagne toujours pas. C'est une impasse".

Interrogée à la télévision syrienne, la conseillère de M. Assad, Bouthaina Chaabane, a affirmé que la décision de participer aux prochaines discussions à Genève n'avait "pas encore été prise en attendant les directives du président".

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