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Les eurodéputés veulent sanctionner Kiev, Ashton réservée

Les eurodéputés veulent sanctionner Kiev, Ashton réservée

Les eurodéputés ont appelé jeudi l'Union européenne à imposer des sanctions "ciblées" contre les dirigeants ukrainiens, mais les diplomates de Bruxelles et de nombreuses capitales se montrent plutôt réservés.

Le débat sur le bien fondé de sanctions a pris de l'ampleur ces derniers jours et devrait figurer au menu des discussions des ministres européens des Affaires étrangères lundi à Bruxelles.

Sans attendre, les députés européens ont adopté à Strasbourg une résolution juridiquement non contraignante appelant à de premières sanctions contre certains responsables ukrainiens car ils sont "particulièrement préoccupés" par l'"escalade de la violence" et des "allégations de torture".

Ces "mesures immédiates" devraient concerner les fonctionnaires, députés et oligarques qui soutiennent la répression, précisent les parlementaires. Parmi les sanctions possibles, figurent une "interdiction de déplacement" et un "gel des avoirs" des personnalités concernées, comme l'UE le fait déjà avec des dirigeants syriens.

Il s'agit pour l'Union européenne de "charger son fusil", a expliqué le chef de file des élus libéraux, Guy Verhofstadt.

"Une fois que le fusil est chargé, nous devons être prêts à en faire usage, au cas où (le président Viktor) Ianoukovitch ne se conforme pas immédiatement aux règles de la démocratie, et de la raison", a-t-il ajouté. Ces sanctions devraient toutefois être accompagnées de "mesures positives", comme une exemption de visa pour tous les Ukrainiens désireux de venir en Europe, a observé l'élu belge.

Au moment même où le Parlement votait, la porte-parole de la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, affirmait à Bruxelles que l'UE "n'était actuellement pas dans une stratégie de sanctions".

"Nous suivons de très près la situation sur le terrain. Si elle venait à se détériorer, alors il faudrait envisager des mesures", a dit Maja Kocijancic, au lendemain d'un déplacement à Kiev de Mme Ashton.

"Pour l'instant nous nous concentrons sur les efforts diplomatiques" et "la stratégie n'est pas aux sanctions, mais au dialogue", a-t-elle ajouté.

Cette position est appuyée par la plupart des dirigeants des 28 pays de l'UE, à l'instar de la chancelière allemande Angela Merkel, qui a exclu mercredi l'éventualité de sanctions "pour le moment".

Les partisans d'une ligne plus dure, comme la Lituanie, auront l'opportunité d'argumenter lundi à l'occasion de la réunion mensuelle des ministres des Affaires étrangères. Mais, sauf si la situation devait fortement évoluer à Kiev, aucune décision ne devrait être prise à cette occasion, a-t-on indiqué de source diplomatique.

Les ministres pourraient en outre débattre d'un éventuel soutien financier à l'Ukraine avec le FMI si le pays s'engageait "dans une voie positive avec des réformes politiques et structurelles", selon le commissaire chargé des relations de voisinage, Stefan Füle.

En attendant, "la désescalade reste notre priorité", a affirmé M. Füle, en s'exprimant mercredi à Strasbourg.

Le commissaire compte retourner à Kiev la semaine prochaine pour "faciliter le dialogue politique et éviter les scénarios les plus négatifs y compris celui d'un état d'urgence".

M. Füle prendra ainsi le relais de Catherine Ashton, qui a de nouveau rencontré mercredi le président Ianoukovitch et les principaux dirigeants de l'opposition. Elle a estimé que le pouvoir ukrainien devait "faire beaucoup plus" en matière de réformes.

Dans leur résolution, les eurodéputés se montrent sévères envers M. Ianoukovitch, à qui ils demandent de "mettre fin au recours honteux à la police anti-émeute (...) et à d'autres forces de sécurité consistant à provoquer, à enlever, à harceler, à torturer, à passer à tabac et à humilier" les militants pro-européens.

ab/jri/ml

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