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L'ambassadeur américain en Russie annonce son départ, deux ans après sa prise de fonction

L'ambassadeur américain en Russie annonce son départ, deux ans après sa prise de fonction

L'ambassadeur des Etats-Unis en Russie, Michael Mc Faul, qui s'était illustré par de fréquents accrochages avec les autorités russes, a annoncé mardi son départ fin février, soit deux ans seulement après sa prise de fonction.

"Peu après les jeux Olympiques, je prévois de retrouver ma famille en Californie. Après plus de cinq ans de travail dans l'administration du président Obama, le temps est venu de rentrer à la maison", a-t-il écrit sur son blog.

Le diplomate a expliqué que sa femme et ses deux fils avaient déjà déménagé l'été dernier en Californie. "Au bout de sept mois de séparation, je dois tout simplement retrouver ma famille", a-t-il ajouté.

Le conseiller adjoint de sécurité nationale du président Barack Obama, Ben Rhodes, a souligné que ce dernier était "profondément reconnaissant" envers M. McFaul pour la manière "extraordinaire" dont il s'était acquitté de ses fonctions au cours des cinq dernières années.

Réagissant sur Twitter, le ministère des Affaires étrangères russe s'est pour sa part contenté d'écrire "Adieu!", un message illustrant les rapports difficiles entre le diplomate et ses homologues russes.

M. Mc Faul avait pris ses fonctions à Moscou en janvier 2012, après avoir travaillé dans l'administration du président Barack Obama à Washington pendant trois ans.

Diplômé d'études slaves, il était auparavant professeur de science politique à l'université de Stanford en Californie.

Il est l'auteur du fameux concept de la "relance" des relations russo-américaines prônée par l'administration de Barack Obama à l'arrivée de ce dernier à la Maison Blanche.

Mais le mandat en Russie de M. Mc Faul, un homme loin des stéréotypes du diplomate classique, a été marqué par de nombreux accrochages avec les autorités russes.

Le lendemain de sa prise de fonctions, il avait rencontré des leaders de la contestation anti-Poutine. Un haut responsable parlementaire russe avait alors appelé à une enquête sur "les agissements cyniques" des Etats-Unis.

Un peu plus tard, il avait qualifié la Russie de pays de "sauvages" lors d'un vif échange avec des journalistes de la chaîne de télévision pro-Kremlin NTV qu'il avait accusés de le harceler et d'écouter son téléphone. Il s'était excusé ensuite.

Quelques mois plus tard, le Kremlin lui avait demandé d'être plus "diplomate".

Selon des chaînes de télévision pro-Kremlin, il avait accusé la Russie d'avoir essayé de troquer un important crédit au Kirghizstan contre la fermeture de la base aérienne américaine dans ce pays d'Asie centrale. Il aurait aussi critiqué la chaîne de télévision publique russe RT en langue anglaise et accusé Moscou de soutenir certaines décisions de politique étrangère américaine dans l'espoir d'être moins critiqué en matière de droits de l'homme.

Cela faisait des mois que des rumeurs couraient sur son possible départ, dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre les Etats-Unis et la Russie depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin.

Le diplomate a eu à ferrailler sur des dossiers tels que celui de la Syrie, de l'Iran ou encore sur l'affaire Magnitski, qui a abouti à l'adoption par les Etats-Unis d'une loi interdisant de séjour et gelant les avoirs aux Etats-Unis de responsables russes impliqués dans la mort en prison en 2009 du juriste russe, ce qui a provoqué des mesures de rétorsion de la part de la Russie.

"Mc Faul irritait beaucoup dans nos cercles politiques, ce n'était pas totalement justifié et mérité", a déclaré à l'AFP Maxime Ioussine, commentateur politique pour le quotidien Kommersant.

"Il est vulnérable dans la mesure où ce n'est pas un diplomate de carrière mais un politologue et un homme politique, il s'entretenait avec notre opposition et cela était mal perçu, ce qui a provoqué ensuite quelques problèmes de relations avec la partie russe", a-t-il estimé.

edy/nm/mr

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