La quantité d'émissions toxiques provenant des sables bitumineux de la région de l'Athabasca est sous-estimée, note une étude de l'Université de Toronto publiée lundi.
L'auteure principale de l'étude, Abha Parajulee, soutient que les niveaux d'émissions d'hydrocarbure aromatique polycyclique (HAP), un polluant atmosphérique hautement cancérogène, sont systématiquement sous-représentés dans les études qui mènent à l'approbation des projets industriels.
« On a toujours cru que les polluants demeuraient enfermés dans les bassins », explique la chercheuse, « mais les modèles environnementaux montrent le contraire ».
Certains produits cancérigènes sont plus volatiles que d'autres et pourraient s'évaporer dans l'environnement, selon la simulation des chercheurs.
Mme Parajulee explique que les émissions provenant des bassins de décantation augmentent les niveaux d'émissions.
Niveaux mesurés pendant l'extraction des sables bitumineux
Auparavant, les simulations se concentraient sur les niveaux d'émissions émis pendant le processus d'extraction des sables bitumineux, ce qui faisait tomber ceux-ci à des niveaux acceptables par la régulation.
Toutefois, des quantités supplémentaires d'HAP sont également relâchées lors du transport et de l'entreposage de déchets issus des sables bitumineux, dévoile l'étude.
Les niveaux enregistrés lors de cette nouvelle simulation correspondent aux niveaux mesurés dans des échantillons prélevés aux alentours des sables bitumineux dans la région de l'Athabasca, précisent les chercheurs.
L'étude publiée dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Science s'appuie sur des données récentes recueillies par Environnement Canada.