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France: le gouvernement veut calmer le jeu après la forte mobilisation sur la famille

France: le gouvernement veut calmer le jeu après la forte mobilisation sur la famille

Le gouvernement s'efforçait lundi d'écarter un nouveau sujet de division dans la société française, cette fois-ci autour de la procréation, au lendemain de la forte mobilisation des défenseurs de la famille traditionnelle, marquant le réveil d'une France conservatrice.

Dimanche, des dizaines de milliers de personnes - 80.000 selon la police, 500.000 selon les organisateurs - ont défilé dans le centre de Paris pour la défense de "la famille et de l'enfant", un an après des manifestations de masse contre le mariage homosexuel.

Dans le cortège se mêlaient familles nombreuses, couples de retraités, prêtres, mais aussi des personnes issues de l'immigration, de confession musulmane, assurant partager "des valeurs communes" avec les manifestants catholiques.

Les rangs étaient renforcés à l'issue d'une nouvelle polémique qui a couru toute la semaine précédente fondée sur une rumeur selon laquelle l'école inciterait les enfants à rejeter leur identité sexuelle, voire même leur apprendrait à se masturber. Cette rumeur, qui n'a pas de fondement, mais qui a troublé certains parents notamment parmi les musulmans, reprend l'argumentaire de groupes d'extrême droite d'inspiration catholique qui accusent le gouvernement de vouloir imposer la "théorie du genre", interprétée comme la négation de la différence des sexes et la promotion de l'homosexualité.

Face à ces manifestants, qui semblent toujours bien mobilisés et déterminés faisant craindre à certains la naissance d'un Tea Party à la française, selon les mots du ministre de l'Intérieur Manuel Valls, du nom de ce rassemblement politique américain, contestataire, hétéroclite et conservateur.

Lundi, les autorités ont donné l'impression de vouloir calmer le jeu.

Le gouvernement, qui prépare un projet de loi sur la famille, a ainsi affirmé qu'il s'opposerait à tout amendement sur la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA, quand une mère porteuse porte l'enfant d'un couple qui a fourni ses embryons), deux perspectives rejetées par les manifestants.

La perspective de voir des couples homosexuels avoir des enfants par la PMA est particulièrement combattue par les manifestants, issus de la "Manif pour tous" qui avait multiplié les rassemblements contre la loi sur le mariage homosexuel adoptée en mai 2013.

Le projet de loi sur la famille doit être présenté en avril en Conseil des ministres, pour être débattu devant le Parlement au second semestre.

"Nous confirmons que le gouvernement s'opposera à d'éventuels amendements visant à légaliser en France la PMA et la GPA", a-t-on indiqué dans l'entourage du Premier ministre, précisant que le calendrier du projet de loi sur la famille n'était "pas arrêté".

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait déjà répété lundi matin que le gouvernement s'opposerait à ce type d'amendements.

De son côté, le Parti socialiste a fait savoir qu'il ne voulait pas de "débat" ni de "proposition" sur la PMA ou la GPA dans la loi famille.

Au cours de la campagne présidentielle de 2012, François Hollande avait rappelé qu'il était favorable à la PMA aux couples de lesbiennes "à condition qu'il y ait "un projet parental", mais qu'il était "hostile à la gestation pour autrui".

Mais le président socialiste, qui n'a pas réussi à inverser la courbe du chômage en 2013 comme il s'y était engagé, bat aujourd'hui des records d'impopularité, alors que les élections européennes et municipales auront lieu dans les mois qui viennent.

bur-thm/nou/bir

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