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Veille d'élections en Thaïlande : la tension monte à Bangkok

Veille d'élections en Thaïlande : la tension monte à Bangkok

Six personnes ont été blessées lors de heurts samedi dans le nord de Bangkok, où les opposants au gouvernement thaïlandais ont défilé pour protester contre la tenue, dimanche, d'élections législatives anticipées.

Le scrutin a été convoqué par la chef du gouvernement, Yingluck Shinawatra, pour tenter de mettre fin à deux mois de violentes manifestations de l'opposition.

Les adversaires de Yingluck Shinawatra, qui dirige le gouvernement depuis août 2011, ne désarment pas et ont promis de perturber un scrutin qu'ils jugent joué d'avance. Ils réclament toujours la démission de la soeur de l'ancien premier ministre Thaksin Shinatrawa chassé par un coup d'État en 2006.

« Le peuple ne fermera pas les bureaux de vote, mais il manifestera dans les rues. Il manifestera dans le calme, pacifiquement, sans violence », a déclaré Suthep Thaugsuban, l'un chef de file de la contestation.

Le secrétaire général de la commission électorale, Puchong Nutrawong, a déclaré que les préparatifs étaient quasiment achevés dans les provinces du nord, du nord-est et du centre du pays, mais a signalé des problèmes d'acheminement des bulletins dans des quartiers de Bangkok ainsi que dans les douze provinces du sud du pays, où des manifestants ont bloqué leur livraison.

Selon le quotidien The Nation, des manifestants entourent des bureaux de poste afin d'empêcher la livraisons des bulletins de vote dans le sud du pays, une zone où Suthep Thaugsuban jouit d'un fort soutien populaire.

La commission a donné instruction à son personnel d'interrompre les opérations de vote en cas de violences.

« Nous ne voulons pas qu'il y ait du sang », a déclaré Puchong. « S'il y a obstruction permanente, je prie seulement pour qu'il n'y ait ni combats ni coup d'État. »

Selon un journaliste de Reuters, trois personnes ont été blessées à Bangkok par des explosions et des tirs d'arme à feu lors d'une confrontation entre pro- et anti-Yingluck dans le quartier de Laksi, près de l'aéroport de Don Muang. Plusieurs dizaines de coups de feu ont retenti, a précisé ce journaliste, qui a vu plusieurs manifestants brandir des armes.

La délégation des Nations unies en Thaïlande a lancé un appel en direction des différentes parties afin que le scrutin puisse se dérouler dans le calme. Les affrontements entre les deux camps ont fait 10 morts et près de 600 blessés depuis la fin novembre.

Un pays divisé

Le conflit dure en réalité depuis huit ans et oppose la classe moyenne et les notables royalistes de Bangkok aux partisans, souvent pauvres et vivant dans les campagnes, de Yingluck Shinawatra.

Les manifestants entendent débarrasser la Thaïlande de l'influence politique de la famille Shinawatra.

Ils accusent Yingluck d'être manipulée par son frère, qui s'est exilé pour échapper à la justice après avoir été condamné à une peine de prison pour corruption.

Ils insistent pour que Yingluck s'en aille tout de suite et pour que soit mis en place un « conseil populaire » chargé d'appliquer des réformes.

Dans la capitale, la campagne électorale a été pratiquement inexistante - ni banderoles, ni affiches.

Les forces de sécurité seront mobilisées le jour du scrutin pour prévenir des violences, notamment à Bangkok, où seront déployés 10 000 policiers et 5000 soldats.

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