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Rapport Phoenix Sinclair : le Manitoba a échoué à protéger la petite

Rapport Phoenix Sinclair : le Manitoba a échoué à protéger la petite

Un texte de Florence Reinson

Le gouvernement du Manitoba reconnaît que son système de protection de la jeunesse a échoué à protéger Phoenix Sinclair et prendra immédiatement des mesures pour mettre en place les recommandations du commissaire Ted Hughes.

Après 11 mois, 91 jours d'audiences durant lesquels les membres de la commission d'enquête sur la mort de la petite Phoenix Sinclair ont entendu 126 témoins, le rapport du commissaire Ted Hughes vient d'être rendu public.

Il y fait 62 recommandations dont certaines d'entre elles sont en train d'être mises en uvre.

62 recommandations

Le juge Ted Hughes suggère que chaque travailleur social de tous les services à la famille ne se voit pas attribuer plus de 20 cas par personne.

Les autorités et agences doivent explorer des voies pour réduire le fardeau administratif qui pèse sur les travailleurs sociaux.

Chaque autorité doit désigner du personnel qui soit disponible jour et nuit pour soutenir le travail des travailleurs sociaux, en affectant des personnes à des enquêtes.

Les superviseurs des services à l'enfant et à la famille, les travailleurs sociaux et les travailleurs d'aide à la famille doivent être obligés de conserver des dossiers complets et précis de toute participation avec des enfants et des familles, dont des traces écrites de touts les services qu'ils ont fournis, des copies de toutes les communications reliées à leur implication et toutes les notes reliées à tous les contacts.

Ted Hughes exhorte que la province prenne l'initiative de travailler de concert avec le fédéral et les autorités municipales, les Premières Nations et le secteur privé pour développer des stratégies supplémentaires pour accroître la disponibilité de logements abordables, y compris des primes pour soutenir les propriétaires.

Les allocations d'aide au logement social devraient être majorées d'au moins 75 % du taux du marché médian.

L'histoire et la culture autochtones, dont l'histoire de la colonisation et de l'impact des pensionnats autochtones, devraient être intégrées au programme éducatif provincial.

Par ailleurs, les travailleurs doivent être spécialement formés sur les impacts multigénérationnels des pensionnats autochtones et sur le rôle de la pauvreté.

Le commissaire recommande aussi que les travailleurs sociaux aient un baccalauréat en travail social ou un diplôme équivalent.

Le gouvernement se repent

Le gouvernement ne cherche pas à adoucir les fautes de ses services sociaux. La ministre des Services à l'enfant et à la famille s'est excusée au nom de son ministère.

La ministre Kerri Irvin-Ross a tenu à souligner que le gouvernement avait déjà commencé à agir sur 20 des recommandations du commissaire Hughes et qu'il le ferait prochainement pour 11 autres. La ministre prend aussi la peine de citer le commissaire, qui fait remarquer que la protection de l'enfance est une responsabilité partagée.

« La responsabilité de protéger les enfants ne peut incomber à une seule composante du gouvernement, ni même à un seul gouvernement. C'est une responsabilité qui importe à toute une communauté », souligne le commissaire Hughes dans son rapport.

Selon la ministre Irvin-Ross, son gouvernement en a fait sa priorité de trouver des solutions à long terme pour combattre les « racines de la pauvreté ». La nouvelle stratégie Block by Block du Service de police de Winnipeg doit aussi aider les familles en crise, ajoute la politicienne.

Le gouvernement de Greg Selinger dispose du rapport de la commission depuis le 16 décembre dernier, mais s'était donné le temps de l'étudier avant de le commenter.

La commission a coûté 14 millions et le coût pour l'équipe de mise à uvre est évalué à 350 000 $.

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