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France: le viseur de Sarkozy de plus en plus focalisé sur 2017

France: le viseur de Sarkozy de plus en plus focalisé sur 2017

Nicolas Sarkozy, 59 ans, sème en France de plus en plus de graines attestant d'une volonté d'en découdre à nouveau lors de la présidentielle de 2017: il teste sa popularité lors des concerts de sa femme Carla Bruni, dit ne pas aimer les vacances et ne s'interdit plus de parler de politique.

Officiellement, il ne confirme pas. Mais ne dément pas non plus et semble se jouer du vide laissé à droite par son retrait et du questionnement médiatique sur son avenir qui va crescendo.

Cette semaine, l'ex-président de droite qui avait dit en 2012 que les Français n'entendraient "plus parler de lui" s'il perdait l'Elysée, a multiplié les petites phrases et grosses allusions sur son éventuel retour sur la scène politique française.

"Là où la mer est repassée, elle revient...", a-t-il ainsi lancé devant une assemblée hilare et déjà acquise, à l'occasion d'une remise de décoration à un maire UMP (droite, son parti) d'une station balnéaire sur la côte Atlantique.

Discret lors de la première année de mandat du socialiste François Hollande, Nicolas Sarkozy l'est de moins en moins. Il fait un tabac en spectateur des concerts de Carla Bruni, lui permettant au passage de sillonner à nouveau la France et d'aller à la rencontre des Français.

Ses conférences privées le restent. Mais il n'hésite plus à évoquer les sujets d'actualité en France, au besoin avec des allusions accablant la gestion de son successeur.

"En démocratie, il n'y a rien de pire que le mensonge", a-t-il lancé après la reconnaissance par François Hollande de son échec à inverser la courbe du chômage.

Pas un jour ne se passe sans qu'un média français ne parle de son "probable" retour en politique, du réseau qu'il tisse, ou de sa volonté d'apparaître au-dessus de la mêlée.

Avant de révéler enfin ses ambitions, Nicolas Sarkozy devra régler le problème de la primaire que son parti entend organiser en 2016.

L'absence de leader incontesté dans l'opposition le sert mais devoir se confronter à ses anciens ministres avides de la plus haute marche l'affaiblirait, juge dans Le Monde daté de vendredi Thomas Guénolé, auteur de "Nicolas Sarkozy, chronique d'un retour impossible ?".

Et d'ajouter qu'en distillant autant de petites phrases pleines de sens ou en laissant filtrer autant d'informations sur lui n'a pour autre objectif que d'"étouffer l'espace médiatique de ses concurrents".

Dans les sondages, l'ancien président reste largement en tête à droite comme le meilleur présidentiable face aux anciens Premiers ministres François Fillon et Alain Juppé.

Pour Bernardette Chirac, épouse de l'ex-président Jacques Chirac (1995-2007), Nicolas Sarkozy est le seul à droite capable de battre François Hollande, probable candidat à sa succession.

Lui a-t-il confié qu'il reviendrait en politique ? "Evidemment", "mais j'ai interdiction de le dire", a-t-elle récemment lancé à un journaliste qui la pressait de questions sur l'avenir de Nicolas Sarkozy.

Décrié lors de sa présidence pour son impétuosité, l'ex-président semble piaffer d'impatience. Revenant sur son passé, il a raconté récemment que "parfois les vacances (lui) paraissaient longues". "Par la suite, ça ne s'est guère amélioré", a-t-il ajouté, plein de sous-entendus.

Ses amis lui conseillent toutefois de ne pas se mettre à découvert trop tôt. "Ne pas se précipiter" doit être la ligne directrice, vient de rappeler Brice Hortefeux, président de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy et proche de l'ancien chef d'Etat, cité par Geoffroy Didier, un responsable de l'UMP. "On est en 2014, il faut laisser du temps en temps", avant le scrutin de 2017, a insisté ce dernier.

gd-prh/thm/pt

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