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Espagne - Courant de sympathie envers les grévistes de Santander

Espagne - Courant de sympathie envers les grévistes de Santander

"Solidarité inconditionnelle", "courage", "dignité": l'Espagne du football s'est émue vendredi du combat des joueurs du Racing Santander, non payés depuis plusieurs mois et qui ont boycotté jeudi soir un quart de finale de Coupe du Roi face à la descente aux enfers de leur club.

Le club de Cantabrie (nord de l'Espagne), qui faisait partie en 1929 des fondateurs du premier Championnat d'Espagne, s'est bel et bien présenté sur sa pelouse du stade El Sardinero mais il a refusé de disputer ce quart retour contre la Real Sociedad, contraignant la fédération espagnole (RFEF) à prononcer son exclusion de la prochaine édition de la coupe.

Victime de deux descentes successives qui l'ont conduit jusqu'en Segunda B (troisième division espagnole), le Racing connaissait une bouffée d'oxygène dans cette compétition, avec l'élimination de deux clubs de l'élite, le FC Séville puis Almeria. En quart de finale aller, il avait perdu 3-1 à Saint-Sébastien.

Mais la "situation économique de plus en plus grave" du club, en cessation de paiement, a conduit les joueurs à exiger le départ de la direction sous peine de ne pas jouer jeudi, ce qui s'est finalement produit avec l'appui du public "verdiblanco", uni derrière son équipe.

"Pour tous les acteurs du football, ce sont des images que nous préférerions ne jamais voir, qui sont difficiles à assimiler et qui nous poussent à tous soutenir le groupe de joueurs et ses entraîneurs", a déclaré vendredi l'entraîneur du FC Barcelone Gerardo Martino.

"Il est normal que tout travailleur soit payé pour sa production. Ç'a été une vilaine image à voir. J'envoie un message de soutien à tous les gens du Racing."

Même appui du côté de l'association des footballeurs espagnols (AFE) qui, dans un communiqué, a exprimé son "soutien total et sa solidarité inconditionnelle devant les décisions à prendre".

"Je vous assure qu'arriver à prendre la décision de ne pas jouer un match de quart de finale de Coupe du Roi en ayant éliminé deux clubs de première division doit être très douloureux. Quels dirigeants écoeurants!", a compati sur Twitter le gardien Pepe Reina, l'une des figures de la sélection espagnole championne du monde (2010) et double championne d'Europe (2008, 2012).

La presse, de son côté, est unanime pour saluer le "boycott" ("plante", en castillan), le quotidien El Pais voulant voir dans la "rébellion" du Racing "sa plus grande victoire, celle de la dignité".

Plus qu'une énième conséquence de la crise économique sur le football espagnol, la situation de Santander s'explique davantage par les engagements apparemment non tenus de l'investisseur indien Ali Syed, qui a racheté le club en 2011.

"Ils nous doivent les salaires de plusieurs mois malgré les promesses régulières du président" Angel Lavin, avaient écrit les joueurs dans un communiqué en début de semaine.

Vendredi, dans un autre communiqué cité par la presse espagnole, l'équipe de Santander a exprimé ses remerciements pour les marques de "solidarité" reçues et a prié les clubs qui souhaiteraient lui montrer son soutien de le faire ce week-end "avant ou pendant leurs matches".

Après ce boycott, le Racing a été automatiquement exclu de la prochaine édition de la Coupe du Roi, selon la décision disciplinaire publiée vendredi par la RFEF en vertu du règlement de la compétition, qui prévoit aussi une amende de 3.006 euros.

Néanmoins, étant donné le soutien dont il a fait l'objet, le club pourrait être gracié par le président de la RFEF Angel Villar, comme cela avait été le cas en 2000 à l'égard du Barça: le club catalan avait refusé de jouer une demi-finale retour de Coupe du Roi contre l'Atletico car son effectif était décimé en raison d'une date coïncidant avec une période de convocation de joueurs en sélection nationale.

jed/jcp

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