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SodaStream, fabricant israélien de machines à sodas, fait des remous

SodaStream, fabricant israélien de machines à sodas, fait des remous

SodaStream, l'entreprise israélienne sous le feu des critiques en raison de son implantation dans une colonie de Cisjordanie occupée, est une marque cotée en Bourse qui produit des machines à gazéifier individuelles.

Créée au Royaume-Uni en 1903, elle a été rachetée par l'israélien Soda-Club en 1998, et introduite sur le marché du Nasdaq à New York en 2010.

La société traverse une mauvaise passe depuis la chute de 20% du cours de ses actions à la mi-janvier, en raison de bénéfices net pour 2013 inférieurs aux prévisions de 23% (41,5 millions de dollars contre 54 millions soit 30,6 M EUR, contre 40 M EUR).

Basée près de l'aéroport international de Ben Gourion, non loin de Tel-Aviv, SodaStream est une multinationale israélienne spécialisée dans la fabrication d'appareils de gazéification de boissons pour les particuliers. La plus grosse de ses 25 usines dans le monde est installée à Mishor Adoumim, en Cisjordanie occupée.

Cette usine, établie dans la zone industrielle de la colonie de Maalé Adoumim, était déjà dans la ligne de mire des partisans du boycottage économique de la colonisation, mais la polémique a éclaté quand l'entreprise s'est offert les services de l'actrice américaine Scarlett Johansson pour sa promotion, début janvier.

"Ce que je préfère dans SodaStream, c'est de ne pas me sentir coupable en dégustant des boissons à la maison", puisque ces machines permettent de concocter des sodas à domicile, sans bouteilles plastique polluantes, explique-t-elle dans un des spots diffusés par l'entreprise.

Mais l'actrice américaine, qui était ambassadrice de l'ONG humanitaire britannique Oxfam depuis 2007, a aussitôt essuyé les critiques du mouvement international BDS ("Boycott, désinvestissement, sanctions") qui qualifie SodaStream de "profiteur de l'occupation" israélienne, en raison de la localisation de sa principale usine.

Dans un communiqué publié le 24 janvier pour désamorcer la polémique, Scarlett Johansson défendait SodaStream comme une entreprise engagée "à bâtir des ponts de paix entre Israéliens et Palestiniens".

Les employés israéliens et palestiniens de l'usine de Cisjordanie bénéficient "d'un salaire égal, de primes égales et de droits égaux. C'est cela qui se passe chaque jour de travail dans leur usine de Maalé Adoumim", assurait la star.

SodaStream possède par ailleurs deux usines en Israël, l'une à Alon Tavor, près de Nazareth (nord), et l'autre à Ashkelon (sud), non loin de la bande de Gaza. En 2012, le groupe a annoncé vouloir construire une nouvelle usine dans le désert du Néguev (sud d'Israël).

Dans une interview publiée mardi par le quotidien juif new-yorkais Forward, le PDG de SodaStream, Daniel Birnbaum, reconnaît que le site de Mishor Adoumim, installé dans les années 1990, est devenu "une épine dans le pied" pour l'entreprise.

Il rejette néanmoins les appels au boycott, affirmant "ne pas voir en quoi cela aiderait la cause des Palestiniens de licencier nos employés" palestiniens.

Selon son conseiller, Maurice Silber, cité par Forward, à SodaStream, "tout le monde est contre l'occupation", le PDG se disant prêt à payer des impôts sur les sociétés dans un futur Etat palestinien.

"Nous avons déjà des usines en Chine, en Allemagne, aux Etats-Unis. Alors, quel est le problème d'avoir une usine dans l'Etat palestinien à venir ?", lance M. Birnbaum.

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