La Thaïlande, où des législatives controversées sont organisées dimanche, connaît une situation politique chaotique depuis plusieurs années:
2006
- 19 septembre: après d'importantes manifestations, des généraux royalistes renversent Thaksin Shinawatra, Premier ministre depuis 2001, au moment où il est à New York. Les militaires gèrent le pays.
2007
- décembre: le Parti du pouvoir du Peuple (PPP), proche de Thaksin, remporte les premières élections post-coup.
2008
- mai: le mouvement royaliste et anti-Thaksin des "chemises jaunes" organise de nouvelles manifestations.
- septembre: état d'urgence déclaré après des heurts entre groupes anti et progouvernement (un mort), près du siège du gouvernement occupé par les "jaunes".
Le Premier ministre pro-Thaksin, Samak Sundaravej, est contraint à la démission par la Cour constitutionnelle après avoir accepté de l'argent d'une entreprise privée produisant ses émissions culinaires à la télévision.
- octobre: deux morts lors d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants. Un tribunal condamne Thaksin, en exil, à deux ans de prison pour conflit d'intérêt.
- novembre-décembre: les "chemises jaunes" bloquent les aéroports de Bangkok pendant neuf jours.
- décembre: la Cour constitutionnelle dissout le PPP et force le Premier ministre Somchai Wongsawat, beau-frère de Thaksin, à la démission. Le chef du Parti démocrate, Abhisit Vejjajiva, soutenu par les "jaunes", devient Premier ministre.
2009
- janvier-mars: manifestations anti-Abhisit des "chemises rouges" pro-Thaksin.
- avril: les "rouges" envahissent le bâtiment accueillant un sommet asiatique à Pattaya. Les dirigeants partent précipitamment, la réunion est annulée. L'état d'urgence dure douze jours. Deux morts.
2010
- 26 février: la Cour suprême confisque la moitié de la fortune de Thaksin (environ 1,4 milliard de dollars), jugé coupable d'abus de pouvoir.
- 14 mars: des dizaines de milliers de "rouges" s'installent à Bangkok.
- 19 mai: assaut final de l'armée sur le camp retranché des "rouges". La crise a fait plus de 90 morts et 1.900 blessés.
2011
- 3 juillet: le parti pro-Thaksin Puea Thai, avec comme tête de liste la soeur du milliardaire Yingluck Shinawatra, remporte largement les élections.
- 5 août: Yingluck devient Première ministre.
2012
- décembre: les autorités annoncent des poursuites qu'Abhisit et son vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban vont être poursuivis pour meurtre pour la répression de 2010. Début du procès de 24 leaders "rouges" pour terrorisme.
2013
- 7 août: début d'examen au parlement d'un projet de loi d'amnistie qui selon ses détracteurs pourraient permettre le retour de Thaksin.
- 31 octobre: début de manifestations quasi quotidiennes de l'opposition.
- 1er novembre: le Parlement adopte le texte.
- 11 novembre: le Sénat rejette la loi, mais les manifestants ne désarment pas, assiégeant ou occupant ministères et administrations dans les semaines qui suivent.
- 30 novembre: incidents entre manifestants et "chemises rouges" à Bangkok. Cinq morts dans des circonstances floues.
- 1er et 2 décembre: affrontements entre police et manifestants qui tentent d'entrer au siège du gouvernement. Mandat d'arrêt pour insurrection lancé contre Suthep, meneur du mouvement.
- 9 décembre: le gouvernement annonce des élections anticipées, sans effet sur les manifestants.
- 21 décembre: le Parti démocrate annonce son boycottage du scrutin.
- 26 décembre: affrontements entre forces de l'ordre et manifestants devant un stade de Bangkok où a lieu l'enregistrement des candidatures. Un policier et un manifestant sont tués, des membres de la commission électorale sont évacués par hélicoptère.
2014
- 13 janvier: début de l'opération de "paralysie" de Bangkok.
- 22 janvier: état d'urgence à Bangkok.
- 26 janvier: vote anticipé perturbé par les manifestants. Un de leurs leaders est abattu, portant à dix le nombre de morts en trois mois.
bur-abd/dth/jh