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Nintendo attaché aux consoles de jeu, et tant pis pour les smartphones

Nintendo attaché aux consoles de jeu, et tant pis pour les smartphones

Nintendo ne renoncera pas aux consoles car elles sont un pilier de ses activités aux côtés des jeux eux-mêmes, a insisté jeudi le patron de la firme pionnière du secteur, n'en déplaise à ceux qui lui conseillent d'émanciper ses héros Mario, Zelda ou les Pokemon sur smartphones.

"Les consoles et les jeux sont le coeur de métier de Nintendo" et "cela ne changera pas", a d'emblée affirmé Satoru Iwata lors d'une conférence pour les analystes à Tokyo.

"Je ne dis pas qu'il est impossible de faire des jeux nouveaux, intéressants et amusants sans concevoir parallèlement des consoles, mais on peut davantage surprendre en combinant les technologies matérielles et logicielles", a-t-il justifié.

M. Iwata a d'entrée de jeu voulu clarifier la situation, alors que d'aucuns estiment que Nintendo devrait se concentrer sur les programmes de jeux, en proposant aussi ses sagas phares pour les smartphones et tablettes, au lieu de les cloîtrer dans ses propres consoles.

Pour autant, l'entreprise n'est pas aveugle et voit bien que le contexte a changé avec l'engouement pour les divertissements pour mobiles, des distractions souvent peu chères quand elles ne sont pas carrément gratuites.

C'est pour cela que Nintendo, une maison centenaire initialement spécialisée dans les jeux de cartes, va encore se "métamorphoser" pour s'adapter aux circonstances, a-t-il expliqué.

Et M. Iwata de détailler ensuite un pan de la stratégie de la firme à court et moyen termes.

Nintendo va par exemple développer des applications "ludiques" pour smartphones et tablettes dont le but sera de mieux faire connaître ses jeux, consoles et personnages, mais sans s'y substituer. Ces "applis" devront néanmoins être "suffisamment attractives et amusantes pour inciter les utilisateurs à les activer tous les jours", a précisé M. Iwata.

Il reconnaît que les consoles, particulièrement le modèle de salon Wii U, n'a pas encore trouvé son public et souffre de lacunes.

Outre le fait que les développeurs et créateurs de la firme, au premier rang desquels se trouve Shigeru Miyamoto, vont oeuvrer pour améliorer les performances techniques de cette machine lancée fin 2012, Nintendo promet de "nouveaux appareils" dans un registre un peu différent.

Selon M. Iwata, Nintendo va particulièrement s'intéresser aux produits qui permettront aux utilisateurs de surveiller leur santé pour rester en forme, un sujet qui intéresse un large public. Cette voie avait été ouverte il y a quelques années avec le Wii Fit, une sorte de pèse-personne qui permettait diverses activités physiques en association avec la console Wii, ou encore avec les jeux d'entraînement cérébral (Quel âge a votre cerveau ?).

Mais, alors que la tendance est aux objets de surveillance corporelle à porter (par exemple des bracelets pour mesurer le pouls ou compter le nombre de pas), Nintendo veut proposer des services basés sur des instruments "non-portables". Les détails de cette nouvelle offre seront annoncés ultérieurement et l'activité en elle-même débutera dans l'année d'avril 2015 à mars 2016, a précisé le PDG.

Pour ce faire, Nintendo n'exclut pas d'acquérir des sociétés.

De même, la firme de Kyoto (ouest) va-t-elle étendre la présence de ses personnages vedettes en autorisant des partenaires sélectionnés à proposer des produits dérivés et à les utiliser sous forme numérique, mais de façon encore très contrôlée.

Ces commentaires sont intervenus alors que Nintendo a annoncé mercredi des résultats peu glorieux pour les neuf premiers mois de l'exercice 2013-2014 et s'attend à une perte nette pour l'ensemble de l'année.

Bilan, l'action Nintendo a perdu 4,30% jeudi à la Bourse de Tokyo. Les investisseurs espéraient en effet plus d'initiatives de la part du pionnier des jeux vidéo pour utiliser le potentiel des smartphones et se requinquer.

"Le plongeon du titre n'est pas vraiment surprenant, car il manquait aujourd'hui un électrochoc. Je pense que certains investisseurs ont spéculé sur une annonce majeure, mais il n'y pas eu de grande surprise", a commenté Serkan Toto, un consultant du secteur.

La chute fut d'autant plus dure que le titre avait bondi de 7,50% en tout début de journée, grâce à l'annonce la veille d'un rachat de ses propres actions prévu d'ici à fin mars, pour une somme qui pourrait atteindre 125 milliards de yens (890 millions d'euros).

ant-kap/abk

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