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La livre turque accélère son recul après la décision de la Fed

La livre turque accélère son recul après la décision de la Fed

La livre turque continuait à céder du terrain jeudi face au dollar et à l'euro, victime de la confirmation du resserrement de la politique monétaire américaine malgré la forte hausse des taux d'intérêt décidée par la Banque centrale de Turquie.

En fin de matinée, la devise turque (LT) s'échangeait à 2,2920 LT pour un dollar et à 3,1175 LT pour un euro, en net recul par rapport aux valeurs affichées avant l'annonce de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi.

Le principal indice de la Bourse d'Istanbul (BIST 100) perdait lui 1,43% à 61.203,15 points.

La Fed a annoncé une nouvelle réduction, d'ampleur modeste, de son soutien monétaire à l'économie américaine, une décision qui pourrait provoquer un nouveau mouvement de retrait de capitaux des pays émergents comme la Turquie.

La Banque centrale de Turquie avait offert mercredi un bref répit à la livre, en chute libre depuis des semaines, en procédant à une forte hausse de ses taux directeurs, contre l'avis expresse du gouvernement qui redoute qu'elle affecte la croissance et creuse encore un peu plus les déficits publics déjà élevés du pays.

Cette décision a immédiatement fait remonter la livre des planchers historiques atteints lundi, à 2,39 LT pour un dollar et 3,27 LT pour un euro, mais ce rebond s'est progressivement étiolé au fur et à mesure de la journée pour porter en fin de journée la monnaie turque autour de 2,25 LT pour un dollar et 3,07 LT pour un euro.

Devant les journalistes turcs qui l'accompagnent en visite officielle en Iran, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a pris acte mercredi soir de la hausse attendue des taux d'intérêt, à laquelle il s'était fermement opposé.

"Nous allons patienter un certain temps avec bonne volonté et attendre les conclusions de cette décision", a-t-il dit, cité par les médias turcs.

"Si cette décision s'avère sans conséquence, nous aurons alors un plan B et un plan C. Nous pourrons peut-être vous annoncer quelque chose dans les semaines prochaines (...) nous souhaitons que cela soit hors du commun", a ajouté M. Erdogan sans autre détail.

Depuis la mi-2013, la monnaie turque, comme celle des autres pays émergents, est fragilisée par la politique de resserrement monétaire de la Fed. Son plongeon s'est accéléré depuis la mi-décembre à cause de la crise politique provoquée par un scandale politico-financier qui éclabousse le gouvernement.

La livre a perdu plus de 30% depuis la mi-2013.

Les milieux économiques redoutent l'impact de la chute de la livre sur la croissance, ainsi que l'a lui-même concédé mercredi le ministre des Finances Mehmet Simsek. Le gouvernement a jusque-là maintenu ses prévisions à 4% pour l'année 2014 mais la plupart des analystes l'ont déjà révisée à la baisse.

"Nous espérons que cette décision sera un tournant vers le retour à la stabilité macroéconomique en Turquie", a déclaré jeudi le président de la principale organisation patronale du pays (Tusiad), Muharrem Yilmaz.

pa-ba/ros

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