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Brésil: un tribunal relaxe un trafiquant de cannabis, substance jugée "récréative"

Brésil: un tribunal relaxe un trafiquant de cannabis, substance jugée "récréative"

Un juge brésilien a relaxé un trafiquant de cannabis en considérant que cette substance était "récréative" et que sa prohibition portait atteinte aux droits, a annoncé mercredi le Tribunal de Justice de Brasilia.

Le trafiquant était entré dans la principale prison de la capitale du Brésil pour une visite puis s'est fait arrêter par des gardiens soupçonneux; il a alors avoué avoir 52 doses de cannabis dans l'estomac et les a vomies, selon le compte rendu publié par le tribunal.

L'avocat de l'homme pris en flagrant délit a demandé la clémence et une peine de prison minimale.

Mais le juge, Frederico Maciel, l'a relaxé en estimant que "l'interdiction de substances stupéfiantes récréatives, comme le tétrahydrocannabinol (THC, molécule psychoactive du cannabis, ndlr), est le fruit d'une culture dépassée" qui en outre "viole le droit à l'égalité, restreignant les droits d'une grande partie de la population".

"Il semble incohérent que d'autres substances stupéfiantes comme l'alcool et le tabac, non seulement soient permises et vendues, générant des millions de gains pour les entrepreneurs de ces branches, mais aussi consommées et adorées par la population", alors que le cannabis est interdit, poursuit-il.

Le juge a aussi souligné que des Etats des Etats-unis (Californie, Washington, Colorado) et les Pays-Bas autorisent la consommation récréative et médicinale du cannabis, et l'Espagne sa consommation, alors que l'Uruguay est sur le point d'en réguler la vente.

Le parquet a fait appel de cette décision, a précisé à l'AFP un de ses porte-parole. Selon lui, le ministère public estime que "définir quelles sont les substances considérées comme des drogues passe par un critère juridico-technico-scientifique, et un juge ne doit pas ignorer ce critère pour décider ce qui doit être considéré ou non comme substance stupéfiante interdite".

La décision du juge Maciel date d'octobre mais n'a été divulguée que ce mercredi par le Correio Braziliense après la polémique qu'elle commence à susciter entre la police et d'autres organismes officiels, selon ce quotidien de la capitale.

ym/ybl/ag/jeb

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