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Thaïlande : le gouvernement inflexible sur la tenue d'élections anticipées

Thaïlande : le gouvernement inflexible sur la tenue d'élections anticipées

Le gouvernement de Yingluck Shinawatra a confirmé mardi la tenue des élections législatives anticipées prévues dimanche malgré les avertissements de la commission électorale sur les risques de violences après deux mois de contestation dans les rues de Bangkok.

Alors que le premier ministre rencontrait les membres de la commission électorale sur une base militaire de la capitale, des coups de feu ont retenti non loin de là au sein d'un rassemblement d'opposants au gouvernement. Deux personnes ont été blessées, selon un chef de file de la contestation.

« Nous devons aller de l'avant avec ces élections. La commission électorale organisera le scrutin dans le cadre de la Constitution et tentera d'éviter toute violence », a dit le vice-premier ministre, Pongthep Thepkanchana, au cours d'une conférence de presse.

Yingluck Shinawatra, qui a participé au conseil des ministres hebdomadaire avant de rencontrer la commission électorale, a décidé d'organiser ces élections, qu'elle semble certaine de remporter, pour tenter de sortir la Thaïlande de la crise politique.

La commission juge cependant la date de dimanche prématurée en raison des troubles actuels. Elle évoque un report pouvant aller jusqu'à quatre mois.

Ultimatum

Le gouvernement a lancé un ultimatum à l'opposition, prévenant ses dirigeants qu'ils risquaient une incarcération s'ils ne cessaient pas d'ici jeudi d'occuper les sept grands carrefours de la capitale qu'ils bloquent depuis plusieurs jours.

« Le peuple veut parler au premier ministre parce qu'elle dit qu'elle est la première ministre du peuple (...), mais nous voulons que la première ministre nous écoute, qu'elle écoute notre version de l'histoire », a déclaré Puttipong Punnakun, un des chefs de file de la manifestation.

L'état d'urgence a été décrété par le gouvernement à Bangkok. Il autorise les services de sécurité à imposer un couvre-feu nocturne, à détenir des suspects sans inculpation, à censurer les médias et à interdire les rassemblements politiques de plus de cinq personnes.

L'ancien vice-premier ministre Suthep Thaugsuban, qui dirige la contestation, a prévenu que ses partisans entendaient démanteler dans les 24 heures l'organe gouvernemental chargé de superviser la mise en place de l'état d'urgence.

Un manifestant a été tué et 12 autres ont été blessés dimanche dans des heurts survenus à un bureau de vote de Bangkok où des opérations de vote étaient organisées par anticipation. Au total, dix personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.

Les opposants réclament depuis novembre la démission de Yingluck Shinawatra.

Ils l'accusent d'être instrumentalisée par son frère, Thaksin Shinawatra, ex-chef de gouvernement en exil, et refusent de participer aux élections législatives anticipées qu'ils jugent jouées d'avance du fait de la corruption et du népotisme dont ils accablent le « système Thaksin ».

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