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L'Ukraine au coeur d'un sommet UE-Russie réduit au minimum

L'Ukraine au coeur d'un sommet UE-Russie réduit au minimum

Le président russe Vladimir Poutine est arrivé mardi en début d'après-midi à Bruxelles pour un bref sommet Union européenne-Russie, qui s'annonçait tendu en pleine crise en Ukraine.

Le président russe, accompagné du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a été accueilli vers 13H15 (12H15 GMT) à Bruxelles par les deux dirigeants de l'UE Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso.

Ce sommet a été réduit au minimum avec une réunion de moins de trois heures avant une conférence de presse commune. M. Poutine devait quitter Bruxelles dans l'après-midi.

Ce format minimal a été décidé par l'UE pour "aller à l'essentiel", c'est à dire "clarifier" et "mettre à plat les relations" avec la Russie alors qu'elles traversent une période de tensions, a expliqué un haut responsable à Bruxelles.

Il est nécessaire d'avoir "une discussion franche" avec le président russe, a-t-il ajouté, tranchant avec la prudence traditionnelle de la diplomatie bruxelloise.

La crise ukrainienne cristallise les exaspérations depuis qu'elle a éclaté en novembre en raison du brusque revirement du président Viktor Ianoukovitch sur le rapprochement de son pays avec l'UE.

L'Ukraine n'a fait qu'exacerber "la compétition géopolitique" entre l'UE et la Russie, estime Dmitri Trenin, expert au centre de réflexion Carnegie. Avec leurs efforts pour accroître leur influence à l'est, "les Européens de l'ouest sont désormais perçus à Moscou, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, comme des intrus au delà de leur zone d'habitat naturelle", souligne-t-il.

A Bruxelles, on insiste sur le fait que la Russie aurait pu tirer des bénéfices économiques d'un rapprochement de l'Ukraine avec l'UE. Les critiques russes ont été "totalement absurdes", a dénoncé un responsable européen, en donnant l'exemple du fort développement économique de la Pologne depuis son entrée dans le bloc européen.

Dans l'immédiat, l'UE comme la Russie "ont un intérêt commun à ce que la situation se calme" en Ukraine, selon lui.

Celle-ci restait très mouvante mardi avec la démission annoncée du Premier ministre Mykola Azarov tandis que le Parlement ukrainien a abrogé une série de lois répressives.

Les divergences entre Bruxelles et Moscou sont par ailleurs nombreuses dans les domaines du commerce, avec des accusations croisées d'entraves à la concurrence, et de l'énergie, à la suite de l'ouverture d'une enquête européenne sur le géant russe Gazprom.

Parmi les autres dossiers en souffrance, figure le régime de circulation sans visa entre la Russie et l'UE, réclamé depuis des années par Moscou.

A quelques jours de l'ouverture des JO d'hiver de Sotchi, les échanges sont également vifs sur les droits de l'Homme. Les jeunes femmes du groupe contestataire Pussy Riot ont ainsi été récemment reçues dans des délégations de pays européens à Moscou, quelques semaines après leur libération, selon une source européenne.

Le 23 janvier, des responsables russes ont présenté à Bruxelles un rapport dénonçant la promotion "agressive" des droits des minorités sexuelles menée dans l'UE.

Deux jeunes femmes du mouvement des Femen ont brièvement manifesté dans la matinée contre la venue de M. Poutine devant le bâtiment où se tient le sommet, a constaté un journaliste de l'AFP. L'une d'elles portait une fausse moustache semblable à celle de Joseph Staline. "Poutine tueur de la démocratie", avait écrit sur son torse une autre manifestante. Toutes deux ont été interpellées par les forces de l'ordre.

En marge du sommet, M. Lavrov a été reçu au siège de l'Otan par "des entretiens constructifs" avec le secrétaire général Anders Fogh Rasmussen sur le processus de destruction des armes chimiques syriennes et sur l'Afghanistan, a indiqué l'Alliance atlantique.

jri/aje/abk

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