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GB: la croissance frôle les 2%, pour le bonheur du gouvernement

GB: la croissance frôle les 2%, pour le bonheur du gouvernement

Malgré un léger ralentissement en fin d'année, l'économie britannique a spectaculairement rebondi en 2013, affichant une croissance de 1,9%, un chiffre qui fait les affaires du gouvernement à un peu plus d'un an des élections.

C'est la meilleure performance enregistrée depuis 2007, un an avant que l'effondrement du secteur financier n'entraîne une profonde récession. En 2012, l'économie britannique, qui avait alterné trimestres de croissance et de contraction, était restée quasiment au point mort (+0,1%).

Selon la première estimation de l'Office national des statistiques (ONS) publiée mardi, l'économie britannique a en revanche légèrement ralenti sur le seul quatrième trimestre à 0,7% contre 0,8% aux deuxième et troisième trimestres. Mais en glissement annuel, elle s'est inscrite à 2,8%, sa meilleure performance depuis le premier trimestre de 2008.

Dans le détail, la plus forte contribution à la croissance est venue du secteur des services (croissance de 0,8% au quatrième trimestre). La production industrielle a crû de son côté de 0,7% tandis que la construction a en revanche accusé une contraction de 0,3%.

Tirée par l'activisme de la Banque d'Angleterre, qui a injecté des liquidités massives dans le système financier, et un redémarrage sur les chapeaux de roues de la consommation et du marché immobilier, l'économie britannique a rebondi de manière spectaculaire depuis début 2013.

Et elle a fait mieux que la prévision officielle de croissance annuelle de 1,4%, pourtant révisée en forte hausse début décembre.

De quoi faire pâlir d'envie les voisins européens du Royaume-Uni, l'Allemagne ayant enregistré une croissance de 0,4% l'an dernier et la France tablant sur un maigre 0,1%....

A un peu plus d'un an des prochaines élections législatives qui se tiendront en mai 2015, cette vigoureuse reprise de l'économie britannique fait donc les affaires du gouvernement du conservateur David Cameron, accusé auparavant d'avoir tué la croissance avec sa sévère cure d'austérité.

"Les chiffres du PIB sont une autre preuve que notre plan de long-terme fonctionne. Plus de croissance signifie plus d'emplois, de sécurité et d'opportunités pour les gens", a réagi M. Cameron sur Twitter.

Les derniers chiffres du chômage ont montré une chute du taux à 7,1% fin novembre.

"Mais le travail n'est pas terminé et il est clair que le plus grand risque pour la reprise serait d'abandonner le plan qui permet de créer des emplois et d'assurer un avenir économique plus radieux", s'est empressé de réagir le ministre des Finances, George Osborne.

L'artisan de la drastique cure de rigueur avait d'ailleurs annoncé en début d'année que de nouvelles coupes budgétaires massives de 25 milliards de livres (30 milliards d'euros) allaient devoir être mises en oeuvre après les élections pour dégager comme promis un excédent budgétaire.

Sans oublier de souligner que la croissance du quatrième trimestre était légèrement inférieure aux attentes, les économistes ont salué ces chiffres.

"Le moteur de la croissance britannique rugit", a ainsi lancé Daniel Vernazza de la banque italienne UniCredit.

Pour Howard Archer d'IHS Global Insight, ces chiffres "marquent la fin très satisfaisante d'une année étonnamment bonne pour l'économie britannique".

Et "les enquêtes suggèrent que l'économie va continuer à croître de façon solide au cours des trimestres à venir", souligne Michael Saunders de Citi. "La politique monétaire reste ultra-accommodante, tandis que les vents contraires découlant du désendettement des ménages, de la faible disponibilité du crédit, de l'inflation élevée et de la crise de la zone euro ont diminué", explique-t-il.

Le gouvernement table sur une croissance de 2,4% cette année.

Mais attention aux risques de bulles et de nouveaux déséquilibres.

"Même si la croissance est globalement plus fondée sur le côté productif de l'économie (...), il est préoccupant de voir que la croissance de l'économie britannique en 2013 a été trop dépendante de la consommation des ménages, qui est alimentée en partie par une augmentation de l'emprunt", met en garde Howard Archer.

mg/jmi/ros

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