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France: l'épouse d'un tétraplégique fait appel contre son "maintien en vie artificielle"

France: l'épouse d'un tétraplégique fait appel contre son "maintien en vie artificielle"

L'épouse d'un homme de 38 ans plongé depuis cinq ans dans un état de conscience minimale irréversible fait appel devant la plus haute juridiction administrative française contre la décision d'un tribunal qui a interdit "l'arrêt du maintien en vie artificielle" de son mari, a-t-elle annoncé mardi à l'AFP.

"Je fais appel devant le Conseil d 'Etat contre la décision de la justice administrative qui a interdit de cesser le traitement et l'arrêt du maintien en vie artificielle" de Vincent Lambert, a déclaré son épouse, Rachel. "Le laisser partir est un geste d'amour", a-t-elle réaffirmé.

Vincent Lambert est tétraplégique et en état pauci-relationnel (état de conscience minimale) sans espoir de récupération depuis un accident de la route voici cinq ans.

Son épouse avait donné son accord à l'arrêt des soins en concertation avec l'équipe médicale du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Reims (est) où il se trouve actuellement, mais les parents, des catholiques traditionalistes, ont saisi la justice pour s'y opposer.

Les médecins invoquaient une loi de 2005 qui leur permet d'interrompre ou ne pas mettre en oeuvre des traitements inutiles ou disproportionnés et dont le seul but est le maintien artificiel de la vie. Le tribunal administratif de Chalons-en-Champagne (est) a estimé le 16 janvier que cette loi ne s'appliquait pas au cas du jeune homme.

La ministre française de la Santé Marisol Touraine avait indiqué le 21 janvier que si l'épouse de Vincent Lambert faisait appel devant le Conseil d'Etat, le CHU de Reims ferait également appel.

La loi actuelle sur la fin de vie, dite "loi Leonetti" de 2005, "ne répond pas à toutes les attentes ni à toutes les souffrances", avait-elle souligné, estimant que "la situation que connaît aujourd'hui Vincent Lambert le rappelle de manière douloureuse".

"Nous devons faire évoluer la loi pour permettre à chacun de mieux mourir", commentait encore Marisol Touraine le 21 janvier, en promettant un projet de loi sur la fin de vie "autour de l'été".

Cette affaire intervient en plein débat sur l'euthanasie en France alors que le président François Hollande a récemment réaffirmé sa volonté de voir adopter une loi permettant "dans un cadre strict" à une personne atteinte d'une maladie incurable de demander une "assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité".

La société française semble prête à cette réforme déjà mise en oeuvre dans plusieurs pays européens: selon un récent sondage, 92% des Français y sont favorables.

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