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Dix morts au moins lors d'un incendie dans une prison en Colombie

Dix morts au moins lors d'un incendie dans une prison en Colombie

Un incendie dans une prison en Colombie a provoqué la mort d'au moins dix détenus et en a blessé 38 autres, épisode sans précédent depuis 14 ans dans ce pays en proie à un problème de surpopulation carcérale, selon des associations.

L'incendie s'est produit dans la nuit de lundi à mardi dans la prison de Barranquilla, sur la côte Caraïbes, ont annoncé mardi les autorités sanitaires locales.

Selon les premiers éléments de l'enquête, le feu se serait déclaré après que des prisonniers ont incendié des oreillers lors d'une rixe.

"Six personnes sont mortes dans la prison et quatre autres ont succombé à de graves brûlures après leur transfert à l'hôpital", a annoncé à la presse David Pelaez, directeur des autorités sanitaires de la région d'Atlantico, dont Barranquilla est la capitale.

M. Pelaez a précisé que 38 détenus avaient été blessés, dont deux très grièvement.

Quelques heures avant le drame, les autorités avaient perquisitionné des cellules et avaient découvert des armes et des stupéfiants, a indiqué Saul Torres, directeur du système pénitentiaire colombien.

Le gouverneur d'Atlantico Jose Antonio Segebre s'est rendu sur les lieux alors que des proches des détenus manifestaient devant les portes de l'établissement.

Le dernier cas de mutinerie mortelle en prison remonte à avril 2000 en Colombie, lorsque 25 détenus avaient péri lors d'un règlement de compte.

Le problème de la surpopulation n'est pas nouveau dans la prison de Barranquilla. En novembre dernier, il avait provoqué une mutinerie qui s'était terminée par plusieurs blessés, dont des surveillants, et d'importants dégâts matériels.

"La surpopulation de cette prison atteint 147%", a déclaré Jorge Otalora, le médiateur public pour la Colombie. Dans le seul quartier pénitentiaire où s'est produit la rixe se trouvaient 716 prisonniers pour une capacité de 196, a-t-il précisé.

Un des détenus ayant survécu à l'incendie a évoqué un "massacre", affirmant qu'il y avait eu "négligeance de la part des gardiens qui n'ont pas ouvert les portes", dans des déclarations diffusées par la radio Caracol.

Ces accusations ont été rejetés par le directeur du système pénitentiaire. "Ils n'ont pu être évacués rapidement bien que les portes aient été ouvertes, en raison de la quantité de personnes qui a causé un embouteillage", a assuré M. Torres.

"Les prisonniers n'ont pas de bonnes conditions de santé, pas de médicament. Il n'y a même pas de moyens pour les faire assister aux audiences judiciaires", a affirmé à l'AFP Reynaldo Villalba, membre de l'ONG "Collectif d'avocats", déplorant un non respect des normes internationales.

"Nous avions prévenu le gouvernement que la situation des prisons du pays était en train de se détériorer et pouvait dériver vers des cas similaires à ceux du Venezuela ou du Brésil, voire pire encore", a-t-il a insisté.

Selon les chiffres officiels, il existe en Colombie 142 prisons hébergeant plus de 116.000 détenus pour une capacité totale de près de 76.000 prisonniers.

Au cours des dernières années, le gouvernement de ce pays en proie à un conflit armé a fait construire de nouvelles prisons, séparant les détenus en fonction de leur groupe criminel d'origine (guérilla, milice paramilitaire, délinquance commune).

Le président Juan Manuel Santos vient en outre de promulguer une réforme visant à décongestionner les prisons, en favorisant les détentions à domicile pour les personnes condamnées à des peines inférieures à huit ans de prison.

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