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Thaïlande: le parti au pouvoir contre un report des élections

Thaïlande: le parti au pouvoir contre un report des élections

Le parti au pouvoir en Thaïlande s'est prononcé lundi contre un report des législatives controversées du 2 février, malgré le blocage dimanche par les manifestants antigouvernement de nombreux bureaux de vote lors de l'opération de vote par anticipation.

La Première ministre Yingluck Shinawatra, visée depuis trois mois par des manifestations réclamant sa tête, a convoqué des élections anticipées pour dimanche prochain.

Mais de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer leur report en raison notamment des violences qui ont déjà fait dix morts, dont un leader du mouvement abattu dimanche.

Quelque 440.000 électeurs sur deux millions enregistrés pour le vote anticipé (destiné aux Thaïlandais ne pouvant pas voter le jour prévu) ont été empêchés dimanche de placer leur bulletin dans l'urne par les manifestants qui ont promis de renouveler leur blocage de l'accès aux bureaux de vote dimanche prochain.

Mais le chef du Puea Thai au pouvoir s'est opposé à tout report, accusant la commission électorale de ne pas avoir fait assez pour permettre l'organisation du vote.

"Le Puea Thai, en tant que parti politique présentant des candidats, n'est pas d'accord avec un report" des élections, a déclaré Jarupong Ruangsuwan à l'AFP. "La commission électorale est butée et veut que les élections soient reportées", a-t-il ajouté, l'accusant de "se coordonner" avec les manifestants.

Le gouvernement n'a pas dit s'il campait sur cette même position, à la veille d'une réunion entre Yingluck et la commission électorale sur la question.

Les manifestants réunis par leur haine de Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre renversé en 2006 par un coup d'Etat qui a précipité le royaume dans des crises politiques à répétition, accusent le milliardaire de diriger le pays depuis son exil, à travers sa soeur Yingluck.

Le principal parti d'opposition, le Parti démocrate, boycotte quant à lui les élections, réclamant des réformes pour s'assurer qu'elles soient pleinement démocratiques.

Le président du parti, Abhisit Vejjajiva, a toutefois indiqué lundi à l'AFP que l'opposition pourrait envisager de participer à des élections si elles étaient reportées.

Il a appelé à des discussions pour rédiger une "feuille de route" des réformes. "Et nous pourrions décider d'un calendrier raisonnable pour des élections qui seraient acceptables par tous", a-t-il ajouté.

Tout en assurant qu'il ne soutenait pas l'idée d'un "conseil du peuple" non élu par lequel les manifestants veulent remplacer le gouvernement, il a noté que Yingluck n'avait "pas la crédibilité" pour superviser ce processus de réformes.

Pour faire face à la crise, le gouvernement a mis en place la semaine dernière à Bangkok l'état d'urgence pour 60 jours, sans que cela ne décourage les manifestants qui continuent à bloquer plusieurs carrefours de la capitale.

Le ministre du Travail Chalerm Yubamrung, qui supervise l'application de l'état d'urgence, a donné lundi 72 heures aux manifestants pour mettre fin aux sièges des bâtiments officiels, sous peine d'être arrêtés. Un ultimatum immédiatement rejeté.

"Ne venez pas parler avec nous. Ne perdez pas votre temps. Nous ne nous rendrons pas à ces gens", a déclaré le meneur du mouvement Suthep Thaugsuban, visé depuis décembre par un mandat d'arrêts pour insurrection.

Lors du dernier état d'urgence, lors du mouvement des "chemises rouges" pro-Thaksin en 2010, le gouvernement dirigé par Abhisit avait ordonné l'assaut de l'armée autorisée à tirer à balles réelles. Cette crise avait fait plus de 90 morts et 1.900 blessés.

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