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Troisième anniversaire de la révolte égyptienne: au moins 29 personnes perdent la vie

Au moins 29 personnes sont tuées pour les trois ans de la révolte
AFP

Au moins 29 personnes ont été tuées samedi dans des manifestations rivales entre partisans du pouvoir dirigé par l'armée et opposants islamistes en Egypte, qui célébrait le 3e anniversaire de la révolte de 2011 ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir.

De plus, 765 manifestants ont été arrêtés et deux attentats visant la police ont fait dix blessés, après une série de quatre la veille au Caire, selon les autorités.

Ces nouvelles violences surviennent en pleine vague d'une implacable répression de toute manifestation de l'opposition islamiste depuis que l'armée a destitué et arrêté le président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet 2013.

Plus d'un millier de partisans de M. Morsi ont été tués depuis sept mois par les soldats et les policiers, ou par des partisans des nouvelles autorités installées par les militaires. Plusieurs milliers d'autres ont été arrêtés, des membres de sa confrérie des Frères musulmans pour l'essentiel.

Au Caire, des centaines de manifestants pro-Morsi ont été dispersées par la police à coups de grenades lacrymogènes et de tirs de chevrotine, tandis que plusieurs milliers de partisans du régime se sont massés à l'appel du gouvernement sur la place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011.

Au total, 26 des 29 personnes tuées l'ont été au Caire et dans les quartiers périphériques, selon le ministère de la Santé.

Une voiture piégée a explosé près d'une base de la police à Suez (nord-est), faisant neuf blessés et une bombe a été lancée sur un centre de la police au Caire blessant une personne. Vendredi, un groupe qui dit s'inspirer d'Al-Qaïda a revendiqué quatre attentats contre la police au Caire (six morts), dont un à la voiture piégée contre le QG de la police nationale.

«À bas les militaires» et «Le peuple veut la chute du régime», ont scandé dans la journée des centaines de manifestants pro-Morsi et des jeunes de mouvements libéraux et laïcs issus de la révolte de 2011, côte-à-côte de manière inédite même si ces derniers disaient aussi manifester contre les islamistes.

Le gouvernement avait appelé les Égyptiens à se rassembler massivement pour commémorer la «Révolution du 25-Janvier» 2011 mais aussi pour lui montrer leur soutien dans sa «guerre contre le terrorisme».

Fin décembre, il a déclaré «terroriste» la confrérie des Frères musulmans qui avait remporté toutes les élections depuis 2011.

Les pro-Morsi, quant à eux, ont appelé à lancer à partir de samedi 18 jours de manifestations «pacifiques», soit le nombre de jours qu'avait duré la révolte de 2011.

Appui à Sissi

Place Tahrir, des milliers de personnes brandissaient des portraits du général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée et nouvel homme fort de l'Egypte, et bon nombre scandaient «le peuple veut l'exécution des Frères musulmans».

Par ailleurs, dans la péninsule du Sinaï, dont l'armée tente de déloger les jihadistes, cinq soldats ont été tués quand leur hélicoptère s'est écrasé, selon des sources médicales. L'armée a confirmé le crash mais rien n'a filtré sur les causes.

Depuis août, la quasi-totalité des leaders des Frères musulmans ont été arrêtés et, comme M. Morsi lui-même, encourent la peine de mort dans divers procès. Les pro-Morsi considèrent, eux, que leur champion a été victime d'un «coup d'État militaire».

Au terme de 18 jours de manifestations émaillées de violences ayant coûté la vie à quelque 850 personnes, le plus peuplé des pays arabes mettait fin le 11 février 2011 à trente ans de pouvoir absolu de Hosni Moubarak.

Aussitôt après son départ, l'armée avait pris les rênes du pouvoir, avant de les remettre à l'islamiste Morsi, élu en juin 2012. Mais un an plus tard, des millions d'Égyptiens descendaient dans les rues pour exiger son départ, l'accusant de vouloir islamiser la société à marche forcée.

Le 3 juillet, le général Sissi, également ministre de la Défense et désormais vice-Premier ministre, annonçait la destitution et l'arrestation de M. Morsi. Aujourd'hui, il ne cache plus son intention d'être candidat à la présidentielle prévue cette année, mais recherche sans cesse une caution dans la rue.

Il jouit d'une très forte popularité parmi des Egyptiens qui veulent très majoritairement mettre un terme à ce qu'ils estiment être trois années de «chaos»: l'économie est au bord de la banqueroute et le pays est déserté par les touristes depuis trois ans.

Mais Amnesty International a dénoncé des «atteintes sans précédent» aux droits de l'Homme par les autorités et une «trahison de toutes les aspirations» de la révolte de 2011, notamment après l'arrestation récente de manifestants libéraux et laïques.

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