Deux semaines après la révélation de sa liaison avec l'actrice Julie Gayet, le président François Hollande a annoncé samedi soir avoir "mis fin à la vie commune qu'il partageait avec Valérie Trierweiler", sa compagne depuis plusieurs années.
Cette annonce anticipée dans la journée par plusieurs médias français intervient à la veille d'un déplacement de Valérie Trierweiler en Inde pour un voyage humanitaire.
Lors d'une courte déclaration par téléphone au service politique de l'AFP, le président français a précisé qu'il s'exprimait "à titre personnel" , s'agissant d'un événement de "(sa) vie privée". "Je fais savoir que j'ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler", a-t-il dit.
En début de soirée, Valérie Trierweiler n'avait pas réagi à la déclaration de son ex-compagnon. Aucune précision n'a été donnée sur les modalités de cette séparation.
Le président français partageait officiellement depuis 2007 sa vie avec la journaliste de l'hebdomadaire Paris-Match. Auparavant François Hollande, qui ne s'est jamais marié, avait vécu pendant 28 ans avec Ségolène Royal, dirigeante socialiste comme lui, candidate malheureuse à la présidentielle de 2007, avec qui il a eu quatre enfants.
Agée de 48 ans, la journaliste, qui se reposait depuis une semaine dans la résidence présidentielle de la Lanterne, près du château de Versailles, doit se rendre dimanche à Bombay à l'occasion d'un voyage humanitaire pour soutenir l'ONG Action contre la Faim (ACF).
Ce voyage prévu de longue date est financé par des entreprises, partenaires privés de l'association, et non par la présidence.
Pendant sa conférence de presse semestrielle, le 14 janvier, François Hollande, 59 ans, s'était engagé à clarifier la situation de son couple avant sa visite officielle aux Etats-Unis prévue le 11 février.
Depuis plus rien, si ce n'est : "elle va mieux et elle se repose", lancé laconiquement par le président lundi dernier au cours d'un déplacement aux Pays-Bas.
Le 11 février à Washington, Barak et Michelle Obama accueilleront donc un président célibataire, une première en France.
"Le président compte voir le président Hollande comme prévu", a indiqué, sans plus précisions, la porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, Caitlin Hayden.
Plusieurs de ses proches ont conseillé récemment à François Hollande de supprimer le rôle de première dame, qui n'a ni statut, ni fonction.
C'est le seconde fois qu'un président français vit une séparation à l'Elysée. Nicolas Sarkozy avait divorcé, à l'automne 2007, quelques mois après son élection à la présidentielle, avec sa seconde épouse Cécilia. Il s'était remarié en février 2008 avec l'ex-mannequin Carla Bruni.
Depuis deux semaines, la vie privée de François Hollande défraye la chronique au point de parasiter l'image présidentielle à l'étranger.
L'hospitalisation de Valérie Trierweiler à la suite d'un "coup de blues" provoqué par la révélation de la liaison de François Hollande avec une actrice, a contribué à alimenter le tourbillon médiatique.
Samedi, le président de l'UMP (Union pour un mouvement populaire, droite) Jean-François Copé avait jugé qu'il était "vraiment temps que les choses se clarifient et que l'on parle des vrais sujets". "Je regrette que tout cela ait rejailli très négativement sur l'image de la fonction présidentielle et notamment à l'étranger, où les couvertures de presse sur la France sont absolument terribles", a-t-il dit.
L'arrivée à l'Elysée du premier couple non marié de la Ve République n'avait pas provoqué la moindre polémique.
Mais très vite, Valérie Trierweiler a éprouvé des difficultés à trouver sa place.
En juin 2012, pendant les législatives, vie privée et vie publique, que François Hollande promettait de ne pas mélanger, se sont télescopées violemment par le biais d'un tweet de la journaliste. En moins de 140 signes, elle y apportait son soutien au rival de Ségolène Royal pour le siège de député de La Rochelle (ouest).
Un épisode qui provoquera une polémique politique, mais également une crise au sein de la famille Hollande, les enfants du président reprochant à la première dame de s'attaquer à leur mère. "Les affaires privées se règlent en privé", dira le 14 juillet 2012, François Hollande. Des termes employés presque mot pour mot pendant sa conférence de presse du 14 janvier, et encore samedi pour annoncer la rupture.
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