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En Ouganda, la lourde tâche des humanitaires pour aider les réfugiés sud-soudanais

En Ouganda, la lourde tâche des humanitaires pour aider les réfugiés sud-soudanais

Sous un soleil brûlant, des files interminables de femmes et d'enfants attendent patiemment de remplir leurs jerrycans et leurs bassines d'eau : dans le camp de Dzaipi, en Ouganda, satisfaire les besoins de milliers de réfugiés sud-soudanais est de plus en plus difficile.

La poursuite des combats au Soudan du Sud, en dépit de la signature d'un cessez-le-feu, pousse de nombreux Sud-Soudanais à fuir leur pays pour se réfugier dans les pays voisins. La plupart d'entre eux gagnent le nord de l'Ouganda tout proche, s'installant où ils peuvent, dans un simple abri ou à l'ombre d'un arbre.

"Plus de 1.000 réfugiés sud-soudanais, pour la plupart des femmes et des enfants, arrivent tous les jours", franchissant la frontière sud de leur pays pour l'Ouganda, a indiqué l'ONG Oxfam dans un communiqué.

"Nous sommes confrontés à des défis dans presque tous les domaines", raconte Lucy Beck, du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). La fourniture d'eau potable est l'un des principaux problèmes, précise-t-elle.

D'innombrables tentes blanches avec le logo du HCR s'alignent dans le camp de Dzaipi, conçu pour 400 réfugiés et qui en a accueilli jusqu'à 35.000. Il n'y a quasiment pas d'arbres pour donner de l'ombre.

Pour réduire le surpeuplement, des réfugiés ont été déplacés dans un espace plus grand situé à proximité, et le camp n'héberge plus qu'environ 16.000 personnes. "On leur donne des lopins de terre, des articles de base et de la nourriture du Programme alimentaire mondial", explique Mme Beck.

Environ 112.00 personnes ont fui le Soudan du Sud depuis le début des affrontements, le 15 décembre, entre l'armée gouvernementale et des rebelles menés par l'ex-vice-président Riek Machar. Plus de 60.000 ont gagné l'Ouganda, d'autres le Kenya, l'Ethiopie et le Soudan, selon les Nations unies.

Mabior David, 15 ans, est dans le camp de Dzaipi depuis deux semaines. Il s'est enfui avec sa soeur, laissant leurs proches derrière eux.

"Ils voulaient qu'on vienne en Ouganda", dit-il simplement. "Ils sont restés là-bas pour combattre".

Jusqu'à 10.000 personnes auraient été tués dans les combats entre les troupes du président Salva Kiir et les rebelles. Les deux camps ont commis des atrocités et 700.000 personnes ont dû quitter leur domicile, selon les Nations unies.

L'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) intervient elle aussi auprès des réfugiés entassés dans le camp.

"Nous traitons des cas graves de malaria, diarrhée, infections des voies respiratoires", indique Fredericke Dumont, de MSF. "Il y a des femmes qui souffrent de complications durant leur grossesse, et quelques cas de malnutrition".

Dans le camp, des cuisiniers préparent de la nourriture dans des récipients géants, devant des enfants qui attendent avec impatience leur ration, alignés en longues files. Dans l'une d'entre elles, des enfants pleurent, réclamant davantage à manger. Mais les pots sont déjà vides.

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