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Pakistan: les chiites enterrent leurs morts

Pakistan: les chiites enterrent leurs morts

La communauté chiite de la province pakistanaise du Baloutchistan (sud-ouest) a annoncé jeudi soir avoir accepté d'enterrer ses morts de l'attentat de mardi, après une rencontre avec le gouvernement fédéral.

Plusieurs milliers de personnes avaient manifesté jeudi à travers le Pakistan pour dénoncer la dernière attaque sanglante contre la minorité chiite qui a fait 24 morts au Baloutchistan.

Le rassemblement le plus important a eu lieu à Quetta, capitale de la province, où les proches des victimes refusaient de les enterrer en signe de protestation et pour demander au gouvernement d'agir contre les coupables.

Ils ont finalement accepté de le faire après l'arrivée sur place d'une délégation du gouvernement fédéral d'Islamabad menée par le ministre de l'Intérieur, Chaudhry Nisar Ali.

"Nous remercions tous ceux qui ont manifesté à travers le pays en solidarité avec nous et les appelons à cesser leur mouvement dans le calme", Abdul Khaliq Hazara, président du Parti démocratique Hazara, et l'un des leaders de la communauté chiite locale, à l'issue de l'entretien.

Les victimes de l'attentat de mardi seront enterrées vendredi, a-t-il ajouté.

Chaudhry Nisar a de son côté déclaré que le gouvernement lancerait une opération pour capturer les coupables. "Les terroristes nous rendront des comptes", a-t-il ajouté en assurant que le gouvernement ferait tout pour ramener la sécurité dans la province, l'un des principaux foyers de violences antichiites dans ce pays à majorité sunnite.

L'attentat de mardi a été revendiqué par le Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), un groupe armé extrémiste sunnite allié à Al-Qaïda. Le LeJ, qui considère les chiites comme des infidèles, est accusé d'en avoir tué plusieurs centaines depuis son émergence dans les années 1990.

Les affrontements et violences entre sunnites et chiites ne sont pas nouveaux au Pakistan. Mais de plus en plus de chiites en sont victimes: plus de 400 morts en 2013, une année record en la matière.

L'attentat de mardi s'inscrit dans un contexte de regain des violences dans le pays, frappé cette dernière semaine par plusieurs attentats en partie revendiqués par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), le principal mouvement rebelle du pays, un groupe armé extrémiste sunnite allié à Al-Qaïda et proche du LeJ.

Ces violences inquiètent analystes et médias locaux à Islamabad, qui critiquent l'indécision d'un gouvernement oscillant entre proposition de négociation avec les rebelles et intervention militaire pour les punir.

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