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L'ONU appelle la Birmanie à enquêter sur des meurtres de Rohingyas

L'ONU appelle la Birmanie à enquêter sur des meurtres de Rohingyas

L'ONU a appelé la Birmanie à enquêter sur des informations faisant état de dizaines d'hommes, femmes et enfants tués lors d'attaques contre un village de la minorité musulmane apatride des Rohingyas dans l'ouest du pays, sous tension depuis des violences communautaires meurtrières en 2012.

"Je déplore les morts à Du Chee Yar Tan et j'appelle les autorités à mener une enquête complète, rapide et impartiale", a déclaré la Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Navi Pillay dans un communiqué jeudi soir.

Les Nations unies ont précisé avoir reçu des "informations crédibles" sur des attaques contre des Rohingyas dans l'ouest de l'Etat Rakhine, région isolée peuplée en grande majorité de Rohingyas dont les déplacements sont très contrôlés par des forces de sécurité très présentes.

Au total, au moins 48 Rohingyas, hommes, femmes et enfants, ont été tués par des bouddhistes de la minorité rakhine et des policiers, avant et après la capture d'un policier tué par des villageois rohingyas, selon l'ONU.

Médecins sans frontières, l'une des seules organisations internationales autorisées dans la région, a de son côté indiqué avoir soigné au moins 22 patients avec des blessures par arme blanche ou par balle qui auraient été infligées lors de ces violences.

Depuis les premières informations la semaine dernière, le gouvernement birman a démenti de façon catégorique toute mort de civils, évoquant la disparition d'un policier après des affrontements.

Le communiqué de l'ONU est "regrettable" et basé sur "des sources infondées", a indiqué vendredi à l'AFP Ye Htut, porte-parole du président Thein Sein, soulignant les risques d'augmenter la "méfiance" entre les communautés.

Plusieurs vagues de violences entre musulmans et bouddhistes dans l'Etat Rakhine ont fait depuis 2012 au moins 250 morts et déplacé quelque 140.000 personnes, principalement des Rohingyas.

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et plusieurs ONG ont exprimé leur inquiétude après ces nouvelles violences.

Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague s'est notamment dit sur Twitter "écoeuré" des informations sur la mort de femmes et d'enfants.

Human Rights Watch a précisé avoir reçu des informations selon lesquelles la police avait été autorisée à arrêter tous les hommes et garçons rohingyas âgés de plus de dix ans dans cette zone.

"La discrimination officielle contre les Rohingyas et l'impunité pour les abus du passé ont créé un terrain fertile pour de nouvelles atrocités", a dénoncé Phil Robertson, directeur adjoint en Asie de l'organisation.

Les quelque 800.000 Rohingyas qui vivent confinés dans l'ouest de l'Etat Rakhine sont considérés par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutées de la planète.

Privés de nationalité par l'ancienne junte birmane, ils sont considérés par les autorités comme des immigrés illégaux du Bangladesh voisin et beaucoup de Birmans ne cachent pas une réelle hostilité à leur égard.

Des attaques meurtrières contre des musulmans ont eu lieu également dans d'autres parties du pays, jetant une ombre sur les réformes spectaculaires entreprises par le gouvernement qui a succédé à la junte en 2011.

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