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JO-2014 - Le défi de la sécurité face aux menaces d'attentats

JO-2014 - Le défi de la sécurité face aux menaces d'attentats

Des dizaines de milliers de policiers, des drones et une surveillance digne de l'ère soviétique: la Russie a pris des mesures de sécurité sans précédent pour les JO d'hiver de Sotchi face aux menaces d'attentats de la rébellion islamiste du Caucase.

Le président américain Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine se sont entretenus mardi au téléphone de la sécurité des Jeux de Sotchi, ville entre les bords de la mer Noire et les montagnes du Caucase, pour lesquels les Etats-Unis ont proposé "leur aide pleine et entière", selon la Maison Blanche.

Le Pentagone a réaffirmé lundi que les Etats-Unis étaient prêts à déployer des moyens aériens et navals, comprenant notamment deux navires en mer Noire, une offre déjà formulée le 4 janvier, à laquelle Moscou n'a apparemment pas donné suite.

D'influents élus du Congrès américain ont d'ailleurs exprimé leur inquiétude sur le fait que la Russie ne partageait pas suffisamment les informations de ses services de renseignement sur les menaces potentielles pesant sur les athlètes des JO, le président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, Mike Rogers, déplorant un "manque de coopération très inquiétant" de la part de Moscou.

Le président Poutine a pourtant assuré la semaine dernière à des médias étrangers, à Sotchi, que la Russie allait "tout faire" pour assurer la sécurité des Jeux d'hiver qu'elle organise pour la première fois.

Environ 37.000 policiers sont mobilisés à Sotchi pour la sécurité des Jeux, des contrôles draconiens sont effectués à l'entrée des sites olympiques, devant les télésièges, dans les gares et sur les routes où la circulation automobile est restreinte et filtrée.

Ce dispositif de sécurité est plus sévère que celui en vigueur pendant les JO d'été à Pékin en 2008. Mais des experts russes avertissent qu'il n'est pas possible de contrôler tout le monde dans les rues, en particulier lors d'un tel événement auquel plus d'un million de spectateurs sont attendus du 7 au 23 février.

Dans une vidéo diffusée lundi, des islamistes du Caucase russe ont menacé de commettre des attentats pendant les Jeux et affirmé que de nombreux jeunes étaient prêts à participer à des attaques suicide comme celles qui ont fait 34 morts les 29 et 30 décembre dans une gare et un trolleybus à Volgograd, l'ex-Stalingrad (à 700 km de Sotchi).

Le chef de la rébellion islamiste du Caucase, Dokou Oumarov, qui a revendiqué dans le passé plusieurs attentats meurtriers à Moscou et dans d'autres villes de Russie, avait appelé en juillet à "empêcher par tous les moyens" la tenue des JO d'hiver.

La Russie va également disposer d'un système de surveillance de toutes les communications sur Sotchi et dans la région, un dispositif de sécurité qui rappelle les plus belles heures de l'Union soviétique, 34 ans après les Jeux d'été à Moscou.

Ce système permet au Service fédéral de sécurité (FSB, successeur du KGB de l'URSS) d'accéder à toutes les communications téléphoniques et aux échanges sur internet. Certains le comparent au système d'"espionnage" américain Prism utilisé par l'Agence américaine de renseignement (NSA), dont les documents révélés par l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden ont montré l'ampleur de l'espionnage des Etats-Unis sur leur territoire et dans d'autres pays du monde.

A Sotchi, un système de wifi gratuit a été installé partout en ville, au grand bonheur des utilisateurs de smartphones et tablettes électroniques, qui peuvent ainsi se connecter facilement à l'internet. Mais "tout le trafic sera filtré" par les services secrets, a déclaré à l'AFP l'analyste russe indépendant Pavel Felgenhauer.

Les autorités veulent "être sûres que tout ce qu'on dit soit enregistré. Il ne faut pas oublier qu'on vit dans une cage de verre", ajoute M. Felgenhauer.

Pendant les Jeux, la surveillance va s'effectuer aussi depuis le ciel, avec un système par satellite et des dizaines de drones.

bfi/nm/ol/dhe

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