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Yémen: la fin du dialogue national endeuillée par deux attentats

Yémen: la fin du dialogue national endeuillée par deux attentats

Deux attentats ont visé mardi à Sanaa des délégués de premier plan du dialogue national au Yémen, dont l'un a été tué, au moment où ces assises, cruciales pour l'avenir du pays déstabilisé par les violences, entraient dans leur phase finale.

Le président Abd Rabbo Mansour Hadi et l'émissaire de l'ONU, Jamal Benomar, se sont indignés de ces violences, le deuxième y voyant "une tentative désespérée de faire échouer le dialogue", visant à sortir le pays de la période transitoire et à lui donner des institutions permanentes.

Dans le premier attentat, un délégué des rebelles nordistes chiites a été assassiné.

Ahmad Charafeddine, un professeur de droit à l'Université de Sanaa très respecté dans les milieux politique, est tombé sous les balles d'inconnus en pleine capitale.

Ses collègues, réunis pour une session du dialogue national, se sont émus de cet assassinat, certains ne réussissant pas à retenir leurs larmes, selon un correspondant de l'AFP qui suivait la réunion.

Après avoir appris l'assassinat, le président Hadi, dont la présence n'était pas programmée, a fait une apparition dans la salle et s'est adressé aux délégués pour assurer que "le dialogue se poursuivra et réussira" et pour attribuer l'attentat aux "forces du mal", en référence à ceux qui s'opposent à ce dialogue et qu'il n'a pas nommés.

Cet assassinat, le deuxième à viser un représentant des rebelles zaïdites (branche du chiisme) d'Ansarullah au dialogue en l'espace de deux mois, intervient alors que des combats opposent la rébellion à des tribus ainsi qu'à des fondamentalistes sunnites dans le nord du pays.

Le 22 novembre, le député Abdel Karim Jadban, également représentant d'Ansarullah au dialogue, avait été tué par des inconnus alos qu'il sortait d'une mosquée.

Dans le deuxième attentat à la voiture piégée, intervenu quelques heures plus tard, le fils d'un important délégué, le secrétaire général du parti islamiste Al-Islah, a été grièvement blessé.

"L'attaque, qui visait le père, Abdel Wahab al-Ansi, a blessé son fils Omar", a indiqué un responsable des services de sécurité.

Lors de son apparition devant les délégués, le président Hadi a annoncé que la dernière séance du dialogue se tiendrait le 25 janvier, signe que ce processus laborieux entamé en mars dernier est en train d'aboutir.

Le Yémen est le seul des pays du Printemps arabe où un soulèvement populaire a abouti à un départ négocié de l'ancien président, Ali Abdallah Saleh.

En vertu d'un accord de transition, un dialogue entre toutes les forces politiques devait s'achever le 18 septembre et déboucher sur l'élaboration d'une nouvelle Constitution pour permettre la tenue d'élections générales.

Mais la conclusion du dialogue avait été retardée car elle se heurtait à plusieurs obstacles, notamment les demandes d'autonomie des sudistes.

Une nouvelle étape a été toutefois franchie mardi avec l'annonce d'un accord sur un document final devant servir de référence à l'élaboration d'une nouvelle Constitution prévoyant l'instauration d'un Etat fédéral.

Les délégués se sont également mis d'accord pour que la présidence de M. Hadi prenne fin avec l'élection d'un nouveau président.

Celle-ci risque toutefois de prendre du temps avec les nouvelles échéances fixées pour l'élaboration de la nouvelle Constitution et d'une nouvelle loi électorale.

L'accord intervenu mardi prévoit la mise en place d'une commission technique de 17 membres pour élaborer cette charte fondamentale, qui une fois prête, serait soumise à référendum.

A partir de là, le président Hadi aura une année pour convoquer des élections générale et une présidentielle.

En attendant, il lui reviendra d'annoncer lors de la clôture du dialogue national le nombre de régions qui formeront le futur Etat fédéral.

Un document de travail adopté le 24 décembre par les participants au dialogue national et depuis paraphé par l'ensemble des partis et organisations représentés à ces assises laisse à M. Hadi le choix entre former deux régions dans le sud et quatre dans le nord, ou deux grandes régions (Nord et Sud) ou choisir toute autre option qui ferait l'objet d'un consensus national.

mou/mh/hj

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