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Syrie: Ban lance un appel de détresse devant les donateurs au Koweït

Syrie: Ban lance un appel de détresse devant les donateurs au Koweït

Le chef de l'ONU Ban Ki-moon a lancé un appel de détresse mercredi lors d'une réunion à Koweït de pays donateurs pour les civils syriens, affirmant que la moitié de la population avait besoin d'une aide d'urgence.

La réunion intervient une semaine avant la conférence de paix dite de Genève II qui devrait aboutir, a espéré Ban Ki-moon, à "arrêter la violence" et établir "un gouvernement de transition doté de pouvoirs exécutifs".

Depuis le début de la révolte pacifique contre le régime de Bachar al-Assad en mars 2011, qui s'est transformée en guerre civile, les violences en Syrie ont fait plus de 130.000 morts et 2,4 millions de réfugiés.

L'opposition syrienne n'a pas encore annoncé si elle allait participer à cette conférence, pour laquelle la Russie et l'envoyé spécial de la Ligue arabe et de l'ONU pour la Syrie Lakhdar Brahimi souhaiteraient la participation de Téhéran, à laquelle s'oppose jusqu'à présent les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, dont le pays est le principal soutien régional de Damas, se trouvait mercredi à Damas pour rencontrer le président syrien, selon une source diplomatique.

M. Zarif avait affirmé lundi à Beyrouth que les pays qui cherchent à écarter son pays de la conférence le regretteraient.

Dans un discours à l'ouverture de la conférence des donateurs, M. Ban a souligné que la situation s'était dramatiquement détériorée depuis la tenue en janvier 2013 d'une réunion similaire à Koweït qui avait récolté des promesses d'aide de 1,5 md de dollars.

"L'an dernier, lorsque nous nous sommes réunis ici, (...) quatre millions de Syriens avaient besoin d'aide et il y avait 700.000 réfugiés", a-t-il déclaré.

Aujourd'hui, "la moitié de la population syrienne, près de 9,3 millions de personnes, ont besoin d'une aide humanitaire urgente, et près de la moitié d'entre eux sont des enfants", a-t-il précisé.

Le Koweït a annoncé un don de 500 millions de dollars à l'ouverture de la conférence, suivi par les Etats-Unis qui se sont engagés à une aide supplémentaire de 380 M USD.

L'Arabie saoudite et le Qatar ont chacun annoncé une aide de 60 millions de dollars.

Cette levée de fonds est présentée par l'ONU comme la plus importante de son histoire pour une situation d'urgence.

L'ONU a indiqué avoir besoin de 2,3 milliards de dollars pour aider 9,3 millions de personnes en Syrie, et 4,2 milliards de dollars pour les réfugiés dont le nombre devrait quasiment doubler, à 4,1 millions en 2014.

L'Union européenne avait annoncé mardi qu'elle allait accroître, de 165 millions d'euros, son aide humanitaire aux victimes du conflit.

La commissaire européenne chargée de l'Aide humanitaire, Kristalina Georgieva avait appelé le reste de la communauté internationale à suivre l'exemple de l'UE, de loin le principal donateur pour la Syrie avec plus de 2 milliards d'euros depuis le début du conflit.

Des organisations caritatives koweïtiennes et des ONG, notamment islamiques, ont de leur côté promis mardi une aide de 400 millions de dollars.

Amnesty International a pressé la communauté internationale d'agir rapidement pour mettre fin aux souffrances de millions de civils, dont beaucoup sont menacés par la famine et de graves pénuries de médicaments.

Amnesty a appelé le gouvernement syrien à lever le blocus sur la population civile dans les zones tenues par la rébellion.

Selon Human Rights Watch, les donateurs devraient "pousser le gouvernement syrien" à autoriser la distribution de l'aide humanitaire, particulièrement dans les zones rebelles assiégées par l'armée.

"Les autorités syriennes ont (...) été peu disposées à permettre l'accès dans les zones assiégées ou à laisser les civils quitter des villes où quelque 288.000 personnes sont coincées avec peu ou pas d'aide du tout", déplore HRW.

Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer qualifiant lundi de "catastrophique" la situation en Syrie, a lui aussi exhorté les autorités à laisser passer l'aide.

"C'est la pire crise humanitaire que nous ayons vue depuis des décennies", selon un responsable du Programme alimentaire mondial (PAM) pour la Syrie.

Sur le plan diplomatique, alors que les tractations se poursuivre pour convaincre l'opposition de participer à Genève II, le président turc Abdullah Gül s'est prononcé pour une modification de la politique du gouvernement envers la Syrie.

Fervent soutien de l'opposition syrienne, la Turquie a été soupçonnée d'avoir livré des armes à des groupes proches d'Al-Qaïda, mais a toujours réfuté ces allégations.

bur-oh/at/vl

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