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Plus de 45 morts dans une nouvelle vague de violences en Irak

Plus de 45 morts dans une nouvelle vague de violences en Irak

Une vague d'attentats dont des attaques coordonnées à la voiture piégée ont fait au moins 46 morts mercredi en Irak, pays secoué par une recrudescence des violences meurtrières qui se multiplient à l'approche des élections prévues en avril.

Entre-temps, à l'ouest de la capitale irakienne, les forces gouvernementales ont encore perdu du terrain dans la province d'Al-Anbar où des insurgés sunnites notamment de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda) ont pris le contrôle de deux nouvelles zones clés, selon des sources officielles.

Le conflit à Al-Anbar et la persistance d'un niveau élevé de violences dans le pays alimenté par une profonde crise politique constituent les menaces les plus importantes pour le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, au pouvoir depuis huit ans, à quelques mois des législatives.

A Bagdad, 24 personnes sont mortes et plusieurs dizaines d'autres ont été blessées dans l'explosion d'au moins sept voitures piégées à quelques minutes d'intervalle notamment dans un marché bondé du quartier al-Chaab (nord) et devant un restaurant très fréquenté de la rue Sanaa, selon les mêmes sources.

Des traces de sang étaient visibles rue Sanaa où l'attentat a fait trois morts et causé des dégâts importants au restaurant dont le plafond s'est partiellement effondré, ainsi qu'aux commerces et aux voitures, selon un journaliste de l'AFP sur place.

A Bohroz, au nord-est de la capitale, au moins 16 personnes ont été tuées et 20 blessées quand un kamikaze a fait détoner sa ceinture d'explosifs au milieu des funérailles d'un combattant anti-Qaïda des milices Sahwa, selon un officier de police et des sources médicales.

Et dans le nord du pays, six personnes dont trois soldats ont été tuées dans et autour de Mossoul.

Parallèlement, les combats se poursuivaient par intermittence à Al-Anbar, où des jihadistes de l'EIIL contrôlent depuis début janvier plusieurs secteurs de Ramadi, chef-lieu de la province situé à 100 km de Bagdad, ainsi que la totalité de la ville de Fallouja, 40 km plus loin, avec l'aide de combattants tribaux anti-gouvernementaux.

C'est la première fois depuis l'insurrection ayant suivi l'invasion américaine du pays en 2003, dont Ramadi et Fallouja ont été des bastions, que des membres d'Al-Qaïda prennent le contrôle de zones urbaines en Irak.

Et ils gagnaient du terrain mercredi, la police ayant abandonné ses postes dans deux zones clés de la province laissant ses armes derrière, selon des responsables et des témoins.

"Nous nous sommes rendus, et nous avons abandonné nos armes à l'EIIL", a affirmé à l'AFP un policier de la localité de Saqlawiyah. "Ils ont un armement très lourd, plus puissant que le nôtre. Notre commissariat n'était pas très bien protégé et ils nous ont encerclés. Même quand nous avons appelé à l'aide, personne n'est venu. Certains d'entre nous sont rentrés chez eux, d'autres ont rejoint d'autres commissariats."

Les insurgés se sont emparés du commissariat de Saqlawiyah, à la périphérie ouest de Fallouja, prenant le contrôle de tout le secteur après avoir appelé via les haut-parleurs de la mosquée les policiers à abandonner poste et armes.

A Ramadi, ils ont également de nouveau repris le quartier de Malaab après s'être emparés du commissariat.

Les violences en Irak avaient diminué au début 2008 avec la fin de deux ans d'affrontements confessionnels. Mais elles ont flambé en 2013 faisant des milliers de morts.

Le bilan des violences depuis le début de janvier a déjà atteint les quelques 500 morts, selon un décompte de l'AFP.

Face à cette escalade, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé lundi les dirigeants irakiens à régler "à la source" le problème des violences et à "un dialogue politique global", alors que la minorité sunnite s'estime discriminée par le gouvernement dominé par les chiites.

Mais M. Maliki a rétorqué qu'il ne pouvait pas y avoir "de dialogue avec Al-Qaïda".

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