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Mexique: les forces fédérales gagnent du terrain dans le Michoacan

Mexique: les forces fédérales gagnent du terrain dans le Michoacan

Plusieurs milliers de soldats et de policiers fédéraux contrôlaient mercredi trois villes de l'ouest du Mexique, tentant à la fois d'y réduire l'influence du crime organisé et d'obtenir le désarment des milices d'autodéfense anti-cartels.

Dans ces villes du Michoacan, Apatzingan (120.000 habitants), considéré comme le fief du cartel des Chevaliers Templiers, Uruapan (315.000) et Mugica (45.000), les forces fédérales ont désarmé les polices municipales et cherchent à établir si elles ont collaboré avec les groupes criminels de la région.

"Ce sont des sites stratégiques" parce que le gouvernement dispose "d'informations selon lesquelles c'est de là qu'opèrent les groupes criminels", a déclaré le ministre de l'Intérieur Miguel Angel Osorio Chong.

A Apatzingan, quelque 2.000 agents fédéraux et militaires ont désarmé les 200 membres de la police municipale soupçonnés de travailler pour les Templiers.

Mais mercredi matin, à une rue de distance de la mairie de la ville, deux hommes ont incendié une pharmacie avant de prendre la fuite.

"Ils ont brisé une vitrine, sont entrés, ont répandu du combustible et y ont mis la feu,", a expliqué à l'AFP Humberto Martinez, un commandant de la police judiciaire du Michoacan.

Cette attaque a été attribués aux Templiers qui, vendredi dernier, avaient semé la terreur dans la ville en incendiant une bonne partie de la mairie, d'autres commerces et plusieurs véhicules, en signe d'avertissement devant l'encerclement de la ville par les milices d'autodéfense constituée depuis le début 2013 dans l'objectif de protéger la population des groupes criminels.

Après cette nouvelle attaque, "nous ne pouvons pas faire confiance" aux promesses de sécurité, a dit à l'AFP Estinaslao Beltran, un des dirigeants et porte-parole des milices.

M. Beltran et plusieurs autres chefs des milices avaient été reçus mardi soir par des responsables du Michoacan et des responsable militaires qui leur ont demandé de mettre fin à leur offensive contre les Templiers en assurant que les forces fédérales contrôlaient la situation.

Ils leur ont également demandé de collaborer avec les autorités en leur fournissant les informations qu'ils avaient sur les narcotrafiquants ou en s'intégrant aux polices locales.

Mais pour l'instant, les milices - qui contrôlent une vingtaine de localités de l'Etat - refusent toujours de remettre leurs fusils AK-47 ou d'autres armes plus puissantes jusqu'à l'arrestation des principaux dirigeants du cartel des Chevaliers Templiers.

"Il me semble mauvais que le gouvernement insiste sur le désarmement des groupes d'autodéfense quand il ne se fixe pas comme priorité d'attaquer les Templiers, l'origine de la criminalité et le plus grand risque pour la population", a expliqué à l'AFP Raul Benitez Manaut de l'Université nationale autonome du Mexique (Unam).

Mercredi après-midi un milicien tué mardi à l'aube lors d'une tentative de désarmement par l'armée d'un groupe d'autodéfensea été enterré dans le village de Buenavista Tomatlan, a constaté l'AFP.

Selon le gouvernement cet incident a vu la mort de deux personnes, l'une d'elles ayant été été abattue par un soldat. Mais selon le conseil général des groupes d'autodéfense, il y a eu quatre morts, dont une fillette de 11 ans.

Au son d'une musique de fanfare et des tirs en l'air, Alberto Flores, 37 ans, a été enterré aux cris de "Vive l'autodéfense!".

"C'est la première fois depuis qu'a commencé le mouvement il y a presque un an que l'on enterre ainsi un compagnon", a dit Simon, un milicien de 62 ans, commerçant.

"Le gouvernement, les soldats ne servent à rien. Et en plus il veulent désarmer les gars pour ce qu'ils n'ont pas été capables de faire", déplore Maria Ibarra Ramirez, une membre des milices.

"On ne veut pas les voir à Buenavista ni dans tout le Michoacan", a ajouté la femme, assurant qu'elle allait continuer le combat.

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