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Les déboires s'accumulent pour les forces nucléaires de l'US Air Force

Les déboires s'accumulent pour les forces nucléaires de l'US Air Force

Détention de drogues, tricherie: les déboires s'accumulent pour les forces nucléaires de l'armée de l'air américaine, coeur de la défense du pays, avec l'annonce mercredi de la suspension de 34 officiers chargés de lancer des missiles.

Depuis plusieurs mois, les incidents se succèdent au sein des unités chargés d'entretenir et, le cas échéant, de lancer les 450 missiles intercontinentaux américains (ICBM). Tous révèlent des problèmes de professionnalisme chez des officiers, dont la mission est de déclencher une arme dont le pouvoir de destruction a empêché son utilisation depuis 1945.

Mercredi, la secrétaire de l'US Air Force, Deborah Lee James, a organisé une conférence de presse impromptue pour annoncer la suspension de 34 officiers de la base de Malmstrom (Montana, nord-ouest) pour tricherie à un examen de routine de leurs compétences.

"Il y a eu tricherie au cours de cet examen. Un certain nombre d'officiers ont triché, d'autres apparemment étaient au courant et n'ont rien dit pour empêcher cela ou y mettre fin", a-t-elle expliqué en dénonçant un "comportement totalement inacceptable".

"Il n'y a absolument aucune excuse à ce manque d'intégrité", a abondé le chef d'état-major de l'US Air Force, le général Mark Welsh. Les tricheurs se sont échangés les réponses par voie de message électronique lors de l'examen, a-t-il précisé.

Le chef du Pentagone Chuck Hagel s'est de son côté dit dans un communiqué "profondément troublé" par cette affaire.

Ces 34 officiers représentent près de 20% du nombre d'officiers (190) chargés des ICBM à Malmstrom. Les Etats-Unis comptent deux autres bases de missiles ICBM, celles de Warren (Wyoming, ouest) et de Minot (Dakota du Nord, nord), chacune également dotée de 150 missiles Minuteman.

Cette tricherie n'a été découverte le week-end dernier que fortuitement, à la faveur d'une autre enquête ouverte sur des cas de possession de drogues par certains officiers de Malstrom.

Deux d'entre eux sont soupçonnés dans les deux affaires. Un troisième officier, stationné sur la base de Warren, est inquiété pour "possession de drogues illégales".

S'il n'y a "aucun indice" laissant supposer que la tricherie soit de plus grande ampleur, tous les officiers chargés du lancement des missiles sur les trois bases "seront interrogés sur leur implication ou connaissance" éventuelle de cette fraude, selon le général Welsh.

En outre, "tous les membres de la force ICBM seront à nouveau soumis, d'ici demain soir, à l'examen" au cours duquel la tricherie a été constatée, a déclaré Mme James.

A ce stade, 100 officiers, soit 20% de l'ensemble des officiers chargés de lancer les ICBM, ont passé le test et 97 l'ont réussi.

"Il est très important de rappeler qu'il s'agit d'un manquement de certains de nos aviateurs. Ce n'est pas la faillite de notre mission nucléaire", a plaidé la patronne civile de l'armée de l'Air, tout en assurant qu'elle avait "toute confiance dans la sécurité et l'efficacité" des unités de missiles ICBM.

Cet épisode n'est cependant que le dernier d'une longue litanie qui a conduit le chef du Pentagone Chuck Hagel à rappeler la semaine passée que les militaires des forces stratégiques ont "choisi une profession dans lequel il n'y a pas de droit à l'erreur".

En octobre, quatre officiers, dont deux à Malmstrom, avaient été sanctionnés lors de deux incidents distincts pour avoir laissée ouverte la porte qui mène au poste de lancement de missile censée être fermée en permanence.

En août, une inspection de l'armée de l'Air avait jugé "insatisfaisante" l'unité chargée du contrôle des missiles intercontinentaux à cette même base.

Trois mois plus tôt, 17 officiers de la base de Minot s'étaient vu retirer leur certification après une mauvaise évaluation de leurs aptitudes à mener des opérations de lancement.

La hiérarchie n'est pas en reste: le numéro deux du commandement des forces stratégiques (Stratcom), le vice-amiral Tim Giardan, a été renvoyé à l'automne après avoir été soupçonné de contrefaire des jetons de casino. Le général responsable des ICBM venait de son côté d'être mis en cause pour des problèmes liés à l'alcool.

mra-ddl/are

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