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Nucléaire: Washington minimise un tweet de Rohani sur une "reddition" occidentale

Nucléaire: Washington minimise un tweet de Rohani sur une "reddition" occidentale

La Maison Blanche a minimisé mardi la portée d'un message Twitter du président iranien Hassan Rohani sur une "reddition" des Occidentaux dans le dossier nucléaire, à quelques jours du début de l'application de l'accord intérimaire de Genève.

"Nous nous attendions tout à fait à ce que les dirigeants iraniens décrivent l'accord (de novembre) d'une certaine façon pour le public de leur pays", a affirmé le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney. "Ce qui est important à nos yeux (...) ce sont les actes de l'Iran pour tenir ses engagements".

"Nos relations avec le monde sont basées sur les intérêts de la nation iranienne. L'accord de Genève constitue une reddition des puissances mondiales à la volonté de la nation iranienne", affirmait un message publié mardi sur le compte Twitter @HassanRouhani.

"Cela ne nous surprend pas, et cela ne devrait pas être le cas pour vous, que les Iraniens décrivent l'accord d'une certaine façon (...) Ils ont fait de même lors de l'annonce de l'accord en novembre, et nous nous attendions à ce qu'ils fassent la même chose cette fois-ci", a encore dit M. Carney.

Le groupe dit "P5+1" --soit les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne-- a conclu un accord intérimaire avec l'Iran sur son programme nucléaire en novembre à Genève. Téhéran et Washington ont annoncé dimanche qu'il serait appliqué à compter du 20 janvier.

Cet accord, percée spectaculaire après des années de blocage, prévoit qu'il n'y aura pas de nouvelles sanctions contre l'Iran durant la période de six mois pendant laquelle la République islamique a accepté de son côté de geler le développement de son programme nucléaire controversé, le temps d'essayer de parvenir à un accord plus large.

L'Iran est soupçonné, malgré ses dénégations, de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil.

Ce développement est intervenu alors que le président américain Barack Obama tente de dissuader le Congrès de voter sans attendre de nouvelles sanctions contre Téhéran, qui entreraient en vigueur si les négociations actuelles échouaient.

"Ce que nous voulons, c'est donner une chance à la diplomatie et donner une chance à la paix. (...) Le temps n'est pas venu d'imposer de nouvelles sanctions", a insisté lundi M. Obama. A la mi-décembre, la Maison Blanche avait prévenu que le président opposerait son veto à un tel texte de loi. Cela pourrait toutefois le fragiliser face à l'opinion, à plus forte raison si les pourparlers n'aboutissent pas.

Parallèlement, les sénateurs républicains spécialistes de politique étrangère et souvent critiques de la stratégie de M. Obama face à l'Iran, John McCain et Lindsey Graham, se sont insurgés mardi contre des informations selon lesquelles l'accord de novembre comprenait des clauses non publiées, en particulier sur l'application du marché.

"Nous appelons l'administration Obama à faire la lumière sur cette situation de façon immédiate, afin d'assurer que les membres du Congrès sont informés pleinement et rapidement au sujet de la diplomatie nucléaire avec l'Iran", ont estimé les deux élus dans un communiqué commun.

"Si elles sont exactes, ces informations ne font que rendre plus urgents les appels d'un nombre de plus en plus grand de membres du Congrès à l'adoption de nouvelles sanctions (...) aussi vite que possible", selon MM. McCain et Graham.

Mais M. Carney a démenti mardi qu'il existe un "accord secret". "La documentation associée aux modalités d'application est tout à fait dans la lignée de ce que nous avons décrit, c'est à dire des documents techniques soumis à l'AIEA", l'Agence internationale de l'énergie atomique, a-t-il assuré.

Soulignant que d'autres parties que les Etats-Unis devaient être consultées, s'agissant d'un accord multilatéral, M. Carney a promis de communiquer, à terme, ce texte "au Congrès et au public".

bur-tq/jca

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