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Election à Tokyo: l'ex-1er ministre Koizumi soutient un candidat antinucléaire

Election à Tokyo: l'ex-1er ministre Koizumi soutient un candidat antinucléaire

L'ex-Premier japonais Junichiro Koizumi essaie de transformer l'élection du gouverneur de Tokyo en référendum sur l'énergie nucléaire, en annonçant mardi son soutien à un candidat antinucléaire, Morihiro Hosokawa.

"Si M. Hosokawa est élu, il pourra influencer la politique nationale sur les questions d'énergie et d'électricité nucléaire", a justifié devant la presse M. Koizumi, chef de gouvernement de 2001 à 2006.

"Ce scrutin (qui aura lieu le 9 février) sera une bataille entre ceux qui pensent que le Japon peut se passer d'énergie nucléaire et ceux qui affirment le contraire", a encore insisté M. Koizumi s'exprimant au côté de M. Hosokawa qui était lui aussi officiellement retiré de la scène politique et se consacrait à la poterie.

Agé de 76 ans, M. Hosokawa, Premier ministre en 1993-1994, a confirmé de son côté "avoir pris sa décision de prendre part à l'élection à Tokyo".

Et d'ajouter: "j'ai le soutien de M. Koizumi et je pense que le problème nucléaire est du ressort d'un gouverneur", a-t-il ajouté, jugeant que cette question est vitale pour le Japon.

La capitale nippone est actuellement privée de gouverneur, la plus haute fonction municipale, à la suite de la démission de Naoki Inose, élu il y a un peu plus d'un an mais contraint de quitter ses fonctions par un scandale de prêt non déclaré contracté alors qu'il était en campagne électorale.

Malgré son retrait officiel de la vie politique, M. Koizumi continue de s'exprimer publiquement et garde une aura importante dans son pays où il est devenu un chantre du combat antinucléaire face à l'actuel Premier ministre conservateur Shinzo Abe, bien que les deux soient issus de la même formation, le Parti Libéral-Démocrate (PLD).

En soutenant un candidat originaire du centre-gauche, l'anticonformiste et imprévisible Junichiro Koizumi donne un nouveau coup de pied dans la fourmilière politique japonaise. Il avait auparavant déclaré essentiel de mobiliser la population autour de la question nucléaire pour faire pression sur le gouvernement qui souhaite le redémarrage des réacteurs nucléaires jugés sûrs par l'autorité indépendante compétente.

Actuellement, les 48 tranches nucléaires potentiellement exploitables sont toutes arrêtées, à l'instar des 6 de la centrale accidentée de Fukushima.

C'est à la suite de ce drame que M. Koizumi a changé radicalement d'avis sur cette question. Il estime désormais que l'énergie nucléaire ne doit plus être exploitée au Japon, non pas tant du fait des risques d'accident que d'absence de solution pour le traitement des déchets radioactifs.

L'élection du gouverneur de Tokyo fournit selon M. Koizumi une bonne occasion pour débattre de cette question et demander aux citoyens de trancher.

Le PLD de M. Abe devrait pour sa part apporter son soutien à la candidature de l'ex-ministre de la Santé Yoichi Masuzoe qui devrait se présenter sans étiquette.

Un ex-général nationaliste et pro-nucléaire est lui aussi sur les rangs, avec l'appui de Shintaro Ishihara qui dirigea Tokyo de 1999 à 2012.

bur-kap/pn/mf

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