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Charge violente du ministre israélien de la Défense contre John Kerry

Charge violente du ministre israélien de la Défense contre John Kerry

Le ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a lancé une virulente attaque personnelle contre le secrétaire d'Etat américain John Kerry, fustigeant également son plan de paix, selon le quotidien Yediot Aharonot.

"Le secrétaire d'Etat John Kerry - qui est arrivé ici déterminé, et qui est animé par une obsession incompréhensible et une sorte de messianisme - ne peut rien m'apprendre sur le conflit avec les Palestiniens", assène M. Yaalon dans des conversations privées avec des officiels israéliens et américains rapportées mardi par le journal.

"La seule chose susceptible de nous sauver est que John Kerry remporte le prix Nobel (de la Paix) et nous laisse tranquilles", ironise le ministre de la Défense, dont les remarques sont longuement citées par le correspondant diplomatique du Yediot.

M. Yaalon, un faucon du gouvernement de Benjamin Netanyahu, critique plus spécifiquement des propositions américaines sur la sécurité en Cisjordanie, en particulier dans la vallée du Jourdain, le long de la frontière avec la Jordanie.

"Le plan américain de sécurité qui nous a été présenté ne vaut pas le papier sur lequel il est écrit. Il n'assure ni la sécurité ni la paix", reproche-t-il.

"Pour le moment, nous sommes les seuls à avoir concédé quelque chose - la libération de prisonniers (palestiniens) - alors que les Palestiniens n'ont rien donné", poursuit M. Yaalon, qui appartient au Likoud (droite nationaliste) de M. Netanyahu.

Israël s'est engagé à relâcher un total de 104 détenus palestiniens afin de permettre la relance des négociations de paix, en juillet 2013 sous l'égide de M. Kerry. Mais lors des trois premières vagues, les libérations se sont accompagnées d'annonces de constructions dans les colonies.

Le ministre des Relations internationales Youval Steinitz, un proche du Premier ministre, s'est dit "d'accord sur le contenu" des déclarations de M. Yaalon, tout en estimant qu'il fallait éviter les "insultes personnelles".

En revanche, la ministre de la Justice Tzipi Livni, chargée des négociations avec les Palestiniens, a critiqué son collègue: "On peut s'opposer aux négociations de façon argumentée et responsable, sans compromettre les relations avec notre meilleur ami".

De hauts responsables israéliens, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, ont récemment vilipendé M. Kerry dans la presse. L'un d'eux a même reproché au secrétaire d'Etat de pas connaître ses dossiers et de ne pas savoir lire les cartes présentées.

M. Kerry, qui a effectué dix voyages dans la région depuis mars 2013, n'a jusqu'à présent pas réussi à convaincre les deux camps de se rallier à son plan de paix.

Lors d'une réunion de sa direction lundi soir à Ramallah (Cisjordanie), l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a prévenu que le processus politique était "menacé d'effondrement".

Dans un communiqué, le Comité exécutif de l'OLP a accusé le gouvernement israélien de "procéder à une expansion sans précédent de la colonisation" et de "vouloir annuler les références du processus de paix approuvées au plan international".

L'OLP veut désormais "préparer un plan d'action immédiat pour mettre en oeuvre les obligations de la résolution de l'ONU concernant l'adhésion de l'Etat de Palestine aux conventions et organisations internationales de l'ONU".

Durcissant le ton ce week-end, le président palestinien Mahmoud Abbas avait réaffirmé qu'il n'y aurait pas de paix sans que Jérusalem-Est, annexée par Israël, ne devienne la capitale du futur Etat de Palestine, alors qu'Israël considère Jérusalem comme sa capitale "éternelle et indivisible".

M. Abbas a également réitéré son refus de considérer Israël "l'Etat nation du peuple juif", comme l'exige M. Netanyahu. Une telle reconnaissance remettrait en cause le droit au retour des réfugiés palestiniens.

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