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Bouteflika hospitalisé de nouveau à Paris pour un contrôle de "routine"

Bouteflika hospitalisé de nouveau à Paris pour un contrôle de "routine"

Abdelaziz Bouteflika, 76 ans, était mardi à nouveau hospitalisé au Val-de-Grâce à Paris, à trois jours seulement de la date butoir pour la convocation du corps électoral en vue de la présidentielle d'avril pour laquelle il n'a pas encore dit s'il briguerait un 4e mandat.

Dans la matinée, l'agence nationale APS avait indiqué que, "sauf cas de force majeure", M. Bouteflika convoquerait le corps électoral pour l'élection présidentielle "entre le 16 et le 17 janvier".

La présidence, qui a annoncé l'hospitalisation, a aussi voulu rassurer, affirmant que le chef de l'Etat resterait à Paris jusqu'à vendredi et "qu'aucune procédure d'urgence n'a dicté ce déplacement".

"Pour parachever son bilan de santé, initié à Alger, et dans le cadre d'une visite médicale routinière de contrôle, arrêtée et programmée depuis le mois de juin 2013, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, séjourne à l'hôpital Val-de-Grâce, depuis lundi 13 janvier 2014 et ce, jusqu'au vendredi 17 janvier 2014", précise le communiqué, cité par l'APS.

La présidence a également ajouté que l'état général de M. Bouteflika s'améliorait "de façon progressive", depuis son retour de France le 16 juillet où il avait été hospitalisé durant 80 jours pour soigner les suites d'un AVC.

Le chef d'Etat algérien, hospitalisé à Paris le 27 avril au Val-de-Grâce, avait ensuite été transféré à l'institution nationale des Invalides à Paris, spécialisé dans la prise en charge du grand handicap: un AVC et ses conséquences, selon des sources officielles.

Depuis son retour en Algérie, M. Bouteflika a progressivement repris ses fonctions présidentielles.

Il a convoqué deux conseils des ministres et reçu quelques dirigeants étrangers, dont le maire de Paris Bertrand Delanoe en novembre et plus récemment en décembre le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault. Mais il n'a plus jamais repris la parole en public.

A trois mois de la présidentielle, les déclarations vont bon train sur un 4e mandat du chef de l'Etat. Bien qu'il apparaisse très faible, ses partisans au sein du Front de Libération nationale (FLN, principal parti qu'il préside), une véritable machine électorale avec 221 des 462 sièges de l'Assemblée nationale, affirment qu'il demeure leur candidat.

Le secrétaire général du FLN Amar Saidani s'était déclaré dimanche "sûr et convaincu" que M. Bouteflika serait candidat et qu'il le dirait après la convocation du corps électoral.

L'annonce de la convocation du corps électoral doit se faire 90 jours avant les élections et les candidats doivent se faire connaître au plus tard 45 jours avant le scrutin. Cela laisse un mois et demi au président algérien pour annoncer, ou pas, sa candidature.

Une douzaine de personnes ont déjà annoncé la leur, mais l'arène politique paraît paralysée en l'absence d'assurances sur les intentions du président sortant. Dimanche prochain, l'un des plus populaires des responsables historiques algériens, Ali Benflis, devrait annoncer sa candidature à la magistrature suprême.

Cet ancien Premier ministre d'Abdelaziz Bouteflika avait entamé une longue traversée du désert après avoir fait campagne en 2004 contre lui à la présidentielle, ce que, selon les analystes politiques algériens, le chef de l'Etat ne lui a jamais pardonné.

Depuis quelques semaines, des comités de soutiens à sa candidature se créent un peu partout dans le pays, mais les dés ne seront véritablement jetés que lorsque Bouteflika se sera prononcé.

Au pouvoir depuis 1999, il achève là un troisième mandat qu'il avait pu briguer en modifiant la constitution.

M. Bouteflika avait promis une réforme constitutionnelle en avril 2011 en annonçant des réformes pour parer à un Printemps arabe en Algérie, suite à des émeutes sanglantes et manifestations dans son pays.

S'il a fait voter une série de changements depuis, vivement critiqués par l'opposition qui n'y a vu que du vent, sa réforme constitutionnelle pourtant rédigée par un comité nommé à cet effet n'a jamais été rendue publique ni discutée. Aucune source officielle n'a précisé si ce texte serait voté avant ou après la prochaine présidentielle ou s'il finirait aux oubliettes.

En attendant, c'est le suspense. Toute la vie politique fonctionne au ralenti tandis que le Premier ministre Abdelmalek Sellal occupe le devant de la scène parcourant le pays à l'écoute des doléances de la population et promettant de répondre à leurs demandes au nom du président Abdelaziz Bouteflika.

bmk/vl

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