Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le Français Total, première major à investir dans le gaz de schiste au Royaume-Uni

Le Français Total, première major à investir dans le gaz de schiste au Royaume-Uni

Le géant français Total a annoncé lundi qu'il allait devenir la première grande compagnie pétrolière à rechercher du gaz de schiste en Grande-Bretagne, où le gouvernement veut développer massivement cette nouvelle source d'énergie.

Total a fait part lundi de l'acquisition par sa filiale britannique Total E&P UK d'une part de 40% dans deux permis d'exploration et de production de gaz de schiste dans le bassin du Gainsborough Trough, une zone à grand potentiel dans l'est de l'Angleterre, dont les licences couvrent une superficie de 240 km².

Le groupe énergétique français déboursera 1,6 million de dollars pour cette acquisition et financera le programme de forages à hauteur de 46,5 millions de dollars.

Avec cette annonce, Total devient la deuxième société française à investir dans le gaz de schiste dans le pays après GDF Suez, qui a annoncé le 22 octobre une prise de participation minoritaire dans 13 permis d'exploration dans l'ouest de la Grande-Bretagne.

"L'entrée dans un projet de gaz de schiste au Royaume-Uni est une étape importante pour Total E&P UK et ouvre une nouveau chapitre de l'histoire de la filiale", a commenté dans un communiqué le directeur Exploration-Production pour l'Europe du Nord du groupe, Patrice de Viviès.

L'investissement consenti par Total est symbolique à l'échelle du groupe, mais l'enjeu est de taille au vu de la volonté de la Grande-Bretagne d'exploiter les opportunités offertes par ses importantes réserves de gaz de schiste, une ressource controversée dont l'exploitation par fracturation hydraulique est interdite en France.

Des études géologiques montrent que le Royaume-Uni possède d'importantes réserves de schiste. Mais de nombreux forages sont toutefois nécessaires pour déterminer si ces réserves sont exploitations commercialement.

Le gouvernement britannique, qui pourrait délivrer jusqu'à 150 licences d'exploration en 2014, a réaffirmé lundi vouloir mettre "tout en oeuvre" pour l'exploration de cette source d'énergie, afin de créer "des dizaines de milliers d'emplois" et d'assurer sa sécurité énergétique, alors que les réserves d'hydrocarbures en mer du Nord déclinent. Il a ainsi annoncé des avantages fiscaux pour les communes qui accepteront des projets d'exploitation de cette énergie.

En juillet, Londres avait déjà proposé de mettre en place le régime fiscal "le plus généreux" au monde pour l'extraction du gaz de schiste.

Cette ressource a un impact important sur les marchés mondiaux de l'énergie, entraînés par l'augmentation massive de la production au Canada et aux Etats-Unis, où la chute des prix du gaz a donné un sérieux coup de pouce à la productivité industrielle.

Mais les défenseurs de l'environnement ont, eux, accusé le gouvernement d'essayer de "corrompre" les autorités locales avec cette fiscalité avantageuse.

La polémique porte principalement sur l'extraction par fracturation hydraulique, qui comporte de nombreux risques de pollution des nappes phréatiques en raison de l'usage de produits chimiques, en plus d'être grande consommatrice d'eau.

Total est présent depuis 1962 au Royaume-Uni, où il a l'objectif de devenir le plus important producteur d'hydrocarbures en 2015, moyennant 2 milliards d'euros par an. En 2013, le groupe y a affiché une production de 105.000 barils équivalents pétrole par jour, dont plus de 90% proviennent de champs opérés situés en mer dans les zones d'Alwyn et d'Elgin/Franklin.

Le groupe français a déjà des intérêts dans des projets de gaz de schiste aux Etats-Unis, en Argentine, en Chine, en Australie, et, en Europe, en Pologne et au Danemark.

mpa/cb/thm/abk

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.