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Première scène de fraternisation à Bangui où le désarmement continue

Première scène de fraternisation à Bangui où le désarmement continue

Une première scène de fraternisation entre combattants Séléka et miliciens anti-balaka, après des semaines d'affrontements, a eu lieu dimanche dans un quartir de Bangui, où les soldats français et africains poursuivaient leurs opérations de désarmement et de neutralisation des pillards.

Parallèlement, le président du Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire), Alexandre-Ferdinand Nguendet, poursuivait les préparatifs de l'élection d'un nouveau président de transition après la démission vendredi de Michel Djotodia.

Le chef d'état major des forces de sécurité, le général Ferdinand Bomboyeke, a appelé une nouvelle fois les anciens soldats ayant rejoint les rangs des milices anti-balaka (hostiles à M. Djotodia) à regagner leurs casernes "d'ici lundi".

Au quartier Bimbo, à la sortie sud de la capitale centrafricaine, une scène inédite après des semaines de sanglantes violences interreligieuse s'est produite dimanche matin: les combattants Séléka (partisans de M. Djotodia) et les miliciens anti-balaka qui s'y affrontaient ont cessé le combat après des scènes de fraternisation sous les applaudissements de la population, ont indiqué à l'AFP des témoins, dont les propos ont été confirmés par le général Bomboyeke qui a fait part d'un "accord obtenu" dans ce quartier.

"Très tôt le matin, (l'opération française) Sangaris est venu faire une médiation", a détaillé à l'AFP, Roger Kombo, responsable politique centrafricain témoin de la scène, ajoutant: les combattants "se sont donné des accolades. Ils ont demandé pardon sous les applaudissements du public".

Les combattants des deux camps se sont ensuite rendus ensemble au marché du quartier et ont rouvert la barrière située au PK-9, permettant à la population de circuler à nouveau dans le quartier, a-t-il précisé.

Le commandant des combattants Séléka dans ce quartier, le capitaine Souleimane Daouda, a assuré à l'AFP: "on est parvenu à un cessez-le-feu" avec les miliciens anti-balaka du quartier.

Mais ailleurs, dans la ville, la fraternisation n'était toujours pas à l'ordre du jour.

Des pillages isolés de commerces se produisaient toujours. Près du stade "20.000 places", au centre de la capitale centrafricaine, une bande de jeunes hommes armés de machettes et de gourdins, s'est attaquée à un commerce, entraînant une intervention énergique d'un détachement congolais de la force africaine (Misca), a constaté un correspondant de l'AFP.

Les soldats congolais ont pourchassé les pillards et arrêté sans ménagement quatre d'entre eux.

Soldats africains et français poursuivaient les opérations de contrôle des véhicules à la recherche d'armes et arrêtaient tous ceux qui étaient en possession d'armes à feu ou de grenades, ont constaté des journalistes de l'AFP.

A la mi-journée, des soldats africains ont intercepté une voiture avec deux hommes à bord transportant des armes au carrefour des Nations unies, au centre-ville. Aussitôt une foule s'est rassemblée pour lyncher les deux hommes, amenant soldats français et africains à tirer en l'air. Leur voiture a néanmoins été incendiée par la foule vociférante.

Des soldats français ont également commencé à patrouiller à l'intérieur des quartiers, dans des zones où jusqu'à présent aucune force ne s'était montrée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Sur le plan institutionnel, le Parlement provisoire va débuter lundi ses consultations avec la classe politique et la société civile en vue de l'élection du successeur de M. Djotodia, a-t-on appris auprès de l'institution.

L'intérim, 15 jours au maximum, sera assuré par le président du CNT une fois que la Cour constitutionnelle aura constaté la vacance du pouvoir. La Cour devrait l'annoncer lundi au plus tard, peut-être dès dimanche, selon des sources proches de l'institution.

M. Nguendet, qui devait rencontrer dimanche le corps diplomatique puis rendre visite à des habitants déplacés par les violences, est également chargé d'organiser l'élection d'un nouveau président, lors d'une session spéciale du CNT. Il s'est réengagé samedi à ce que cette élection se déroule "dans les conditions fixées" par la charte de transition.

bur-mc/aub

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