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Irak: reprise du travail à Ramadi encore tenue en partie par des insurgés

Irak: reprise du travail à Ramadi encore tenue en partie par des insurgés

Le chef-lieu de la province d'Al-Anbar dans l'Ouest irakien, théâtre de combats depuis deux semaines, était toujours contrôlé en partie par des hommes armés, mais des fonctionnaires ont repris le travail dimanche dans d'autres quartiers sécurisés par les forces de l'ordre.

Selon la police, après la reconquête de deux quartiers de Ramadi vendredi par les forces de sécurité appuyées par des tribus, deux autres districts de Ramadi restaient encore aux mains d'insurgés, qui contrôlaient également l'intégralité de la ville de Fallouja, distante d'une quarantaine de kilomètres.

Des véhicules blindés et des chars étaient déployés aux intersections de certains quartiers de Ramadi où les employés ont repris le chemin du travail en ce premier jour de la semaine en Irak, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Environ 60% des fonctionnaires avaient repris le travail dimanche, a indiqué à l'AFP Raja Barakat al-Aifan, membre du conseil de la province d'Al-Anbar.

Le gouverneur de la province, Ahmed Khalaf al-Doulaimi, a appelé les fonctionnaires à reprendre le travail, après plusieurs jours d'interruption liés aux heurts et à la présence d'hommes armés dans la ville.

A Al-Boubali, une localité située entre Fallouja et Ramadi, les forces de sécurité étaient aux prises dimanche avec des combattants liés à Al-Qaïda, a indiqué un policier.

Elles ont ouvert le feu sur un rassemblement d'insurgés, tuant plusieurs d'entre eux, a indiqué un policier alors qu'on ignorait le bilan précis, les forces de sécurité n'étant pas parvenues à se rendre sur le site dans l'immédiat.

Le porte-parole des services anti-terroristes, Sabah Noori, a précisé que plusieurs de ses hommes étaient portés disparus dans cette zone connue pour être un bastion du réseau extrémiste.

Déclenchés le 30 décembre avec le démantèlement à Ramadi d'un camp de protestataires sunnites anti-gouvernementaux, les affrontements dans la région d'Al-Anbar ont fait plus de 250 morts, selon un décompte de l'AFP fondé sur des sources médicales et officielles.

Quelques jours après ce démantèlement, des centaines d'hommes armés, dont des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda), ont pris le contrôle de Fallouja.

Samedi, des habitants ayant fui cette ville en raison des combats et des difficultés d'approvisionnement en eau, nourriture et carburant, ont commencé à revenir.

La plupart des commerces ont également rouvert dans Fallouja, contrôlée selon des responsables tribaux à la fois par des jihadistes et des membres de tribus hostiles au gouvernement.

L'armée a déployé des renforts autour de la ville mais assuré qu'elle ne mènerait pas d'assaut dans l'immédiat, pour éviter des victimes civiles.

Elle "ne possède ni les armes de précision, ni les services de renseignements, ni la discipline nécessaires pour reprendre Fallouja sans causer de lourdes pertes civiles", a estimé Jessica Lewis, ancien officier de renseignement de l'armée américaine.

La prise de Fallouja et de certaines parties de Ramadi par des jihadistes est une première depuis l'insurrection qui a suivi l'invasion américaine de 2003.

Ces deux villes avaient été des bastions insurgés. A Fallouja en 2004, 95 soldats américains avaient été tués et plus de 600 blessés, lors d'une offensive sanglante de l'armée américaine.

Face aux violences actuelles, l'administration de Barack Obama a essuyé des critiques sur son retrait d'Irak fin 2011, le sénateur républicain John McCain lui reprochant de n'avoir "pas voulu rester pour consolider les résultats obtenus grâce au sacrifice du sang américain".

La Maison Blanche a rétorqué que "quand il y avait 150.000 soldats, il y avait énormément de violences" en Irak.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a apporté son soutien à Bagdad et pressé "les tribus irakiennes, les responsables locaux, et les forces de sécurité dans la province (...) de renforcer leur coopération contre la violence".

Dimanche, les violences ont encore fait 34 morts à travers le pays, notamment dans et autour de Bagdad.

L'Irak est emporté depuis début 2013 dans une spirale de violences, qui ont atteint des niveaux inédits depuis le conflit confessionnel de 2006-2007.

Le bilan des attaques depuis le début du mois a déjà dépassé celui de l'ensemble de janvier 2013, avec plus de 440 morts. Les violences avaient fait plus de 6.800 morts en 2013.

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