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Occidentaux, Russes et ONU rendent hommage à Sharon, que les Palestiniens qualifient de "criminel"

Occidentaux, Russes et ONU rendent hommage à Sharon, que les Palestiniens qualifient de "criminel"

Les pays occidentaux, la Russie et l'ONU ont rendu hommage à la mémoire d'Ariel Sharon après sa mort samedi, réitérant leur appel à la création d'un Etat pour les Palestiniens, dont les dirigeants ont de leur côté qualifié de "criminel" l'ex-Premier ministre israélien.

Pour Barack Obama, Ariel Sharon a "consacré sa vie à l'Etat d'Israël".

"Nous restons attachés à une paix durable et à la sécurité pour le peuple d'Israël, y compris par notre engagement en faveur de l'objectif de deux Etats vivant côte à côte dans la paix et la sécurité", a encore déclaré le président américain.

La brièveté et la sobriété de son communiqué ont tranché avec celui du secrétaire d'Etat John Kerry, d'après lequel "Le voyage d'Ariel Sharon a été celui d'Israël" : "Le rêve d'Israël a été sa raison de vivre et il a joué le tout pour le tout pour faire vivre ce rêve".

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a pour sa part salué "le courage politique et la détermination dont il a fait preuve en appliquant la décision douloureuse et historique de retirer les colons et les soldats israéliens de la bande de Gaza" en 2005.

"Ariel Sharon a été un héros pour son peuple", a jugé M. Ban, qui, évoquant les négociations de paix israélo-palestiniennes, a exhorté "Israël à s'inspirer de l'héritage de pragmatisme (d'Ariel Sharon) pour s'efforcer de créer enfin un Etat palestinien indépendant et viable, aux côtés d'un Israël en sécurité".

"Ariel Sharon est une des personnalités les plus significatives dans l'histoire d'Israël et, en tant que Premier ministre, il a pris des décisions courageuses et controversées en vue de la paix", a réagi le chef du gouvernement britannique David Cameron.

Pour le président français François Hollande, il a été "un acteur majeur dans l'histoire de son pays", qui "a fait le choix de se tourner vers le dialogue avec les Palestiniens".

La chancelière allemande Angela Merkel a relevé que ce "patriote israélien" avait, "par sa décision courageuse de faire retirer les colons israéliens de la bande de Gaza, (...) fait un pas historique (...) vers une solution (impliquant l'existence) de deux Etats".

Ariel Sharon "a joué un rôle clé dans l'histoire récente d'Israël", a noté le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. "Il a laissé sa marque sur l'ensemble du Moyen-Orient", a renchéri le chef du Parlement européen, Martin Schulz.

Quant au président russe Vladimir Poutine, il a parlé d'un "grand homme politique et militaire" et de "sa haute autorité sur la scène internationale".

En revanche, les dirigeants palestiniens ont déploré que l'ex-Premier ministre israélien n'ait pas été traduit en justice pour ses "crimes".

"Sharon était un criminel, responsable de l'assassinat d'Arafat, et nous espérions qu'il comparaisse devant la Cour pénale internationale (CPI) en tant que criminel de guerre", a déclaré Jibril Rajoub, un haut responsable du Fatah, le mouvement du dirigeant historique palestinien.

Jusqu'à la mort en novembre 2004 de Yasser Arafat, Ariel Sharon avait multiplié les menaces à son encontre, alimentant les soupçons d'un empoisonnement, qu'Israël a toujours nié.

Dans le même registre, un porte-parole du Hamas, au pouvoir à Gaza, Sami Abou Zouhri, a estimé que le décès d'Ariel Sharon était un "exemple pour tous les tyrans".

"Notre peuple vit un moment historique avec la disparition de ce criminel aux mains couvertes de sang des Palestiniens et de leurs dirigeants", a poursuivi ce porte-parole du mouvement islamiste, dont le fondateur et chef spirituel, cheikh Ahmad Yassine, a été assassiné en 2004 par l'armée israélienne sur ordre d'Ariel Sharon.

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a également jugé "regrettable que Sharon aille vers sa tombe sans répondre devant la justice de son rôle (dans le massacre par une milice chrétienne libanaise en 1982 de centaines de civils palestiniens, ndlr) à Sabra et Chatila (...)", les camps de réfugiés du sud de Beyrouth, où une immense joie a éclaté samedi à l'annonce de son décès.

Mais pour le président du Conseil italien Enrico Letta, il a été "un leader généreux qui a marqué l'histoire d'Israël", tandis que pour Silvio Berlusconi, plusieurs fois à ce poste par le passé, il a été "courageux en guerre, clairvoyant en politique, infatigable dans la recherche d'une paix juste".

Sharon a été "un brillant commandant militaire, mais aussi un homme d'État sage qui voyait la nécessité de la paix", a commenté, en Suède, Carl Bildt, le ministre des Affaires étrangères.

Il a "entrepris des démarches courageuses en vue de la paix dans la région", a dit son homologue néerlandais Frans Timmermans.

D'après l'ex-président américain Bill Clinton, "à la fin de sa longue carrière", Ariel Sharon "a créé un nouveau parti politique dédié à une paix juste et à une sécurité durable".

Le président colombien Juan Manuel Santos a adressé ses "condoléances à tout le peuple israélien", et le gouvernement du Costa Rica a regretté "une perte pour le monde".

bur-bds/plh

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