Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Jour de vérité à N'Djamena pour le président centrafricain

Jour de vérité à N'Djamena pour le président centrafricain

Les parlementaires centrafricains, sommés par les dirigeants d'Afrique centrale de réformer le pouvoir exécutif pour sortir de la crise en Centrafrique, devaient leur soumettre vendredi à N'Djamena un projet scellant un probable départ du président Michel Djotodia.

A Bangui, signe de la tension qui monte à mesure que l'heure du verdict approche, plusieurs milliers d'habitants manifestaient vendredi matin contre le retour de M. Djotodia, aux cris de "Djotodia démission", ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les manifestants étaient massés aux abords du quartier de Boy-Rabe, non loin de l'aéroport, sous la surveillance de soldats français et de la force africaine (Misca).

A 09H30 (08H30 GMT), des discussions de couloirs sur la conclusion d'un accord se poursuivaient à N'Djamena autour de la salle de conférence où se tient depuis jeudi le sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), convoqué par le président tchadien Idriss Déby Itno, a constaté un correspondant de l'AFP.

Peu avant 04H00, les dirigeants d'Afrique centrale avaient suspendu leurs tractations marathon avec les membres du Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire centrafricain), des proches de M. Djotodia issus de l'ex-rebellion Séléka qui a pris le pouvoir à Bangui en mars 2013 et des représentants de milices anti-balaka, hostiles à M. Djotodia.

Les voisins de la Centrafrique ont demandé au CNT de préparer un accord qui semble s'orienter vers une mise à l'écart de M. Djotodia et de son Premier ministre, Nicolas Tiengaye, selon des sources proches des négociations, malgré le refus de proches de M. Djotodia.

Une nouvelle séance de travail du sommet est convoquée vendredi dans la matinée pour sceller le sort du président centrafricain, à qui la communauté internationale reproche de ne pas avoir mis fin aux violences interreligieuses et aux exactions dans son pays.

Le vote du CNT est indispensable à un changement de la Constitution provisoire de Centrafrique pour décider du départ de M. Djotodia et du Premier ministre.

Les dirigeants de la CEEAC avaient envoyé jeudi en fin de journée un avion à Bangui pour amener dans la capitale tchadienne les 135 membres du CNT et avaient suspendu une première fois leurs travaux en attendant leur arrivée à N'Djamena.

En ouvrant le sommet, M. Déby avait jugé qu'"un seul constat doit être fait et il est amer: la RCA (République centrafricaine) subit au plus profond d'elle-même les agissements de ses propres fils, plongeant leur pays dans une guerre qui compromet dangereusement son avenir". Il avait demandé, en présence de MM. Djotodia et Tiangaye, "de plus en plus des actes concrets et décisifs".

La première préoccupation des pays de la CEEAC est la paralysie totale du pouvoir de Bangui et son incapacité à rétablir l'ordre depuis des mois dans un pays livré à des violences interreligieuses.

Le président tchadien a rejeté en bloc la responsabilité de la crise sur les politiques centrafricains. "S'il y a eu échec, c'est celui de la classe politique dans son ensemble", a-t-il lancé jeudi soir aux membres du CNT.

"La transition n'a pas fonctionné comme on le veut. Les autorités qui ont la charge de mener cette transition n'ont pas pu répondre aux attentes des Centrafricains et de la communauté internationale, dont les plus importantes sont l'ordre et la sécurité", a-t-il accusé.

A Bangui, les tueries à grande échelle de ces dernières semaines ont progressivement cessé et la ville a retrouvé une activité quasi-normale pendant la journée. "La situation s'améliore, lentement, mais elle s'améliore", a estimé jeudi le chef de l'opération française Sangaris, le général Francisco Soriano.

bur-mc/mba

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.